Boinali Saïd et le développement de proximité

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Pendant que les missions parlementaires travaillent sur un modèle de régulation économique, notre député « mabawas » -comprendre qui a mené la manifestation contre la vie chère en 2009- se penche depuis plusieurs mois sur l’organisation agricole et la micro-économie.

Boinali Saïd, "j'ai voulu partir du bas"
Boinali Saïd, « j’ai voulu partir du bas »

Un travail lent, sur lequel il a malgré tout tenu à faire un point: « nous en sommes à la phase de préfiguration des TOBE. Nous avons entamé un travail en concertation avec la Direction de l’agriculture. » La DAAF a demandé aux communes de délimiter leur périmètre d’intercommunalité qui permettra de définir les zones agricoles baptisées TOBE. Là aussi, il va falloir du temps avant que les intercommunalités se dessinent.

Les TOBE regrouperont plusieurs agriculteurs, porteurs de leurs propres projets, mais qui nécessitent pour leur aboutissement d’infrastructures ou de services communs : routes, eau.

Quatre ou cinq TOBE sont déjà envisagés et seront portés par des Groupements de vulgarisation agricoles (GVA) ou des associations, comme à Acoua, Hamjago, Mtsahara, Koungou ou Dzoumogné.

Des projets qui peuvent être financés par des aides à l’installation de différents programmes : « pour les fonds européens, il faudra des préfinancements. L’Adie pourrait être sollicitée. » Un programme en cours d’élaboration donc, où rien n’est encore finalisé, mais qui part d’un constat: « seule la Coopérative du Centre est opérationnelle actuellement. Il faut donc faire quelque chose pour fédérer les agriculteurs. »

Déplacer la consommationMangues ©agriculture.gouv.fr

Surtout que le foncier n’est toujours pas clarifié: « j’ai demandé au conseil départemental de créer des Commissions d’Aménagement du foncier et que le président délibère pour donner son aval sur l’aménagement. » Un projet qui doit être, comme le rappelle le député, en adéquation avec l’aménagement global du territoire.

Il prévoit d’aménager un TOBE sur l’îlot Mtsamboro: « trop de monde se plaint de clandestins qui volent là-bas. Il faut voir avec l’Etat comment installer un agent.

En tout cas, en dehors de ce travail de terrain, du démarrage vers le bas, par la micro-économie, point de salut : « selon la Dieccte, on a du mal à connaître officiellement les marges dégagées par les distributeurs. Ces derniers les font sur les produits en tension comme le riz. Il faut donc déplacer la demande vers autre chose comme les produits de loisir. » Mais comment faire évoluer les habitudes alimentaires ou la faible capacité financière des ménages? « Justement, il faut créer des emplois par les TOBE surtout vers les jeunes qui consommeront autrement. »

Les TOBE auront au moins une vertu: celle de proposer des circuits courts, de vente de produits alimentaires sans intermédiaire comme le préconisait les missions parlementaires que Boinali Saïd Toumbou a rencontrées cette semaine à Mayotte (lien).

Dans le même souci de développement de proximité, il avait proposé de mettre en place des Régies de quartier pour des services à la personne, la maintenance ou les aides à la scolarité : « l’ordonnance existe, mais pas le décret d’application. »

Il rêve d’un travail en concertation avec Madagascar et les Comores, « sur une région Océan Indien comme il y a la Région Caraïbes », mais comme il le dit, « je n’ai pas la maîtrise de toutes les questions ».

Anne Perzo-Lafond

Le Journal de Mayotte

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