Un mouvement social est annoncé dans la compagnie aérienne réunionnaise après le dépôt d’un préavis de grève d’une partie du Personnel Navigant Commercial (PNC) pour le 2 juillet prochain. La compagnie assure que les perturbations seront limitées.
Dans le domaine des transports, l’approche des moments de grande transhumance de l’année est souvent l’occasion pour les syndicats de lancer des bras de fer pour obtenir des avancées bien plus difficiles à décrocher dans d’autres moments. Les grandes vacances et leur vague impressionnante de départs vers la métropole, aussi bien depuis La Réunion que Mayotte, fait partie de ces périodes cruciales dans l’aérien et c’est donc le début du mois de juillet qu’a choisi l’UNSA aérien pour déposer un préavis de grève.
Le SNMSAC (Union des syndicats autonomes, le syndicat des hôtesses et stewards, les PNC) annonce un démarrage d’une grève le jeudi 2 juillet à 0 heure (à La Réunion, 23h la veille à Mayotte) pour une durée illimitée.
Les motivations de l’UNSA
Il n’a pas fallu très longtemps à la compagnie et son PDG en personne pour enclencher la guerre de la communication. «Ce préavis est déposé alors même qu’un accord d’entreprise pour la revalorisation de la rémunération des PNC vient d’être signé dans un esprit constructif et respectueux d’un dialogue social apaisé», indique Air Austral dans un communiqué.
«Je m’interroge aujourd’hui sur les motivations de l’UNSA non signataire de cet accord et considère que ce préavis n’a pas de sens, alors que la santé financière d’Air Austral doit encore se solidifier dans un contexte économique plus que tendu», ajoute Marie-Joseph Malé, le PDG de la compagnie qui a présenté, il y a tout juste une semaine, un 2e exercice bénéficiaire consécutif. «Au moment par ailleurs où la compagnie s’apprête à aborder la haute saison, les revendications aujourd’hui soutenues par l’UNSA, sont totalement déraisonnables et susceptibles de fragiliser gravement Air Austral», affirme-t-il sans détour.
La guerre de la com’
Face à la menace de la grève, la communication d’Air Austral est dirigée vers trois cibles distinctes. D’abord, naturellement, ses clients. «Air Austral tient à rassurer ses passagers qu’aucune perturbation n’est à envisager à ce jour. Le maximum sera fait pour qu’une solution soit trouvée afin de permettre d’assurer la continuité du service dans cette période très chargée de vacances scolaires», indique la compagnie.
Le PDG s’adresse aussi aux hôtesses et stewards, vantant un accord d’entreprise signé le 8 juin dernier portant sur une revalorisation de leur salaire, «tous grades confondus». Cet accord a permis «la reconnaissance du travail fourni par ces personnels dont l’investissement et l’implication font la fierté de la compagnie et contribuent à sa réussite», flatte M. Malé.
C’est enfin à l’UNSA et ses membres que s’adresse Marie-Joseph Malé : «Je fais (…) appel à la responsabilité de chacun et au dialogue, pour que notre entreprise continue d’offrir à sa clientèle le service qu’elle attend. Je ne veux pas croire que les efforts fournis par chacun d’entre nous depuis près de trois ans puissent être réduits à néant», faisant référence au business plan qui a permis à Air Austral de se redresser grâce à une stratégie commerciale repensée mais aussi «aux efforts» consentis par son personnel.
«Nous avons besoin de cohésion, d’esprit de conquête. La grève est un constat d’échec collectif. Tout le monde en portera une part de responsabilité. C’est pourquoi il nous appartient de faire tous les efforts pour essayer de l’éviter”, conclut Marie Joseph Malé. Le compte à rebours est lancé. Il reste huit jours pour débloquer la situation.
RR
Le Journal de Mayotte