9 mois de prison ferme pour l’agression d’une touriste sur la plage de Tanaraki

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Le code pénal, la bible des juges au tribunal

CARNET DE JUSTICE DU JDM. Le prévenu est un solide gaillard. Cheveux courts, musclé, il s’exprime en faisant de grands gestes avec ses mains imposantes. Il parle avec un certain défaut d’élocution, en dévoilant une dentition très abîmée. Pas le genre de personne qu’on oublie facilement.

Salle d'audience code pénalIl est encadré de près par les gendarmes à la barre du tribunal correctionnel de Mamoudzou ce lundi, pour répondre d’une agression présumée, une de ces scènes de violence qui pourrissent notre quotidien et la réputation de Mayotte.

Le 1er juin dernier, sur la plage de Tanaraki, une femme profite de la mer et du sable noir. Mais le plaisir ne va pas durer. Un homme s’approche suivi de 3 ou 4 autres. Il est armé d’un chombo, ses complices ont des couteaux. L’agression est violente et la femme se fait arracher son sac. Elle n’est pas blessée mais très sérieusement traumatisée par la scène.
L’agression est quasiment gratuite : toute cette violence pour un sac, un téléphone et un peu de liquide.

Elle le reconnaît

Rapidement, la victime va porter plainte. Elle est en mesure de décrire assez précisément ses agresseurs et particulièrement le premier homme à avoir foncé sur elle : grand, cheveux courts, des dents en moins. Plus tard, de retour à La Réunion, elle pointera le N°4 sur une planche photographique réalisée par la gendarmerie avec 10 visages. Le prévenu est identifié.

Salle d'audience MamoudzouA la barre, il nie les faits avec cette façon particulière de parler, avec ces grands gestes comme pour mieux essayer de convaincre. Il affirme n’avoir jamais fait quoi que ce soit de mal, son casier judiciaire vierge est là pour en témoigner.

Et pour jeter le doute, il peut compter sur plusieurs éléments. Un homme s’est également fait agresser plus tard dans la journée du 1er juin à Tanaraki. Il a résisté et ne s’est rien fait voler… Mais il ne reconnaît pas le prévenu.

Le prévenu a été donné

Et puis il y a les circonstances peu claires qui vont permettre de le localiser puis de l’arrêter. C’est la puce du téléphone de la victime retrouvé dans son portable qui aurait permis de l’interpeller. Mais ce téléphone, il ne l’a que depuis 10 jours, donné par un «ami», qui le fait travailler de temps en temps et qui est en voiture avec lui le jour de l’arrestation.

«Cet ‘ami’ a organisé l’interpellation du prévenu. On a affaire à ce type de personnes qui a recours à des clandestins et qui ensuite décide de s’en débarrasser», s’emporte Me Gaem, son avocate. «Vous n’avez aucun élément qui prouve qu’il était à Tanaraki ce jour-là. Les agressions sur les plages sont insupportables mais ce n’est pas une raison pour condamner celui qui fait figure de coupable idéal !»

«Le tribunal n’a pas eu de doute», tranche le président Sabatier au moment de rendre le verdict. Un an de prison, 9 mois ferme et 3 autres avec sursis, et mandat de dépôt. Le condamné est donc parti pour Majicavo menottes aux poignets, toujours solidement encadré.
RR
Le Journal de Mayotte

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