Prison : réunion ce jeudi pour décider de la forme que prendra le mouvement

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Avec la menace de sanctions pénitentiaires, le mouvement des agents de la prison de Majicavo prend un nouveau virage. Quant à la prime demandée, elle dépend d’une décision qui sera rendue la semaine prochaine.

Blocage des portes de la maison d'arrêt fin septembre
Blocage des portes de la maison d’arrêt fin septembre

Les agents de la maison d’arrêt de Majicavo avaient commencé à manifester devant les grilles de l’établissement fin septembre pour demander une prime de 12.000 euros. L’évolution vers un centre pénitentiaire la justifiait selon eux. Pour la direction de l’établissement ainsi que la direction interrégionale de la mission de services pénitentiaires de l’Outre-mer, la prime n’avait pas été validée par un décret du ministère du Budget, les conditions pour son déblocage n’étant pas remplies.

C’est sur ce point que le débat s’est poursuivi les jours suivants, de visioconférences en négociations in situ, alors que les portes de la prison restaient fermées. Le personnel prenait soin de ne pas parler de grève, interdite dans la profession, mais la tension était montée, incitant pendant un temps à bloquer le remplacement du personnel de nuit. La gendarmerie était intervenue. Et le procureur Joël Garrigue s’était rendu sur place pour préciser les limites à ne pas dépasser.

Des sanctions vues comme une pression sur les revendications

Arrivée du procureur accueilli par le directeur adjoint de la maison d'arrêt, Elhaji Faye
Le procureur Joël Garrigue avait dû enjamber un cocotier avant d’accéder à la maison d’arrêt

Des débordements « sanctionnables » selon la Mission Outre-mer. Ainsi, ce lundi par visioconférence, l’intersyndicale CGT-FO apprenait la procédure disciplinaire engagée contre 24 agents : « 5 sont condamnés à 5 jours de sursis avec mise à pied, 10 à 10 jours ferme et 5 avec sursis, et 9 à 15 jours ferme et 5 avec sursis », rapporte Mohamadi, syndicaliste FO.

Trois raisons sont invoquées, et reprochées différemment selon les cas : absence injustifiée, présence sur le mouvement et comportement répréhensible. Aucune notification n’est parvenue aux agents pour l’instant, « les textes indiquent que l’agent mis en cause doit être en mesure de s’expliquer auparavant », reprend le syndicaliste.

Des menaces de sanctions qui sont vues par les surveillants comme une pression pour déplacer le curseur des revendications, « pour qu’elle deviennent l’objet des négociations, à la place de la prime ».

Il annonce que l’intersyndicale doit retrouver les agents concernés par le mouvement demain jeudi à 18 heures devant la prison, « sans blocage, mais pour décider de la forme à donner à notre mouvement. »

Avec une échéance importante : « le 29 octobre, nous saurons si le comité technique de l’administration pénitentiaire reclasse la maison d’arrêt en ouverture ou en extension. »

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

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