La première présidente du conseil départemental a organisé une mini conférence de presse pour marque son retour aux affaires. Après une interruption, l’élue qui est à la tête de l’administration, des infrastructures et des transports tenait à faire le point sur deux compétences du conseil départemental à l’actualité chaude, les transports scolaires et le port de Longoni.
Il y a quelques semaines, un problème de ramassage scolaire avait provoqué des émeutes à Tsoundzou, faisant quelques blessés, notamment parmi les policiers. Depuis, les vacances scolaires sont passées par là, que le conseil départemental a pu mettre à profit pour faire le point avec les transporteurs.
Nous l’avions évoqué, en passant d’un lot à cinq en septembre dernier, le marché des transports scolaires a vu arriver des petits transporteurs en mal d’organisation. « C’est désormais réglé, tous les services dédiés fonctionnent », indique Fatima Souffou. Non sans rajouter que les conditions ne sont pas encore complètement remplies, « il manque encore un bus de grande capacité sur le lot 4, mais plusieurs bus de 15 places font le travail en attendant. »
Les élèves ont été informés des heures de rotation depuis, de même que les étudiants du Centre universitaire qui avaient également manifesté leur mécontentement, « un problème de communication qui a été réglé avec la distribution de cartes personnalisées et d’un calendrier avec les horaires de ramassage. »
Autre problème, la mise aux normes des véhicules : « les sous-traitants sont en cours de régularisation, sous le contrôle de Matis qui en est le coordonnateur. » Un problème suivi de prés par le Directeur du service des transports du département, Jacques Toto, « qui organise des réunions hebdomadaires ».
Quant à l’équipement obligatoire en éthylotest, il n’est pas encore bouclé, « un problème d’approvisionnement du fournisseur ».
Le gestionnaire, un simple arbitre
Tout est plus flou en revanche sur le port de Longoni et le conflit SMART-MCG autour de la manutention. La première vice-présidente nous avait déjà indiqué sa méfiance envers la DSP, la Délégation du service Public à travers laquelle le département délègue la gestion du port à MCG. « Une DSP pas satisfaisante », réitère-t-elle, « puisqu’elle ne protège les intérêts de personne, ni du département, ni de MCG, ni de la SMART ».
Elle se défend de vouloir prendre parti, « nous jouons un rôle d’arbitre entre deux sociétés privées », et si le département a pu trancher pour réaffirmer allouer la manutention à la SMART, c’est en raison du même positionnement de la précédente équipe dirigeante, « notamment le courrier du 30 septembre 2014 de l’ancien président (Daniel Zaïdani, ndlr) ».
Pas d’avancées sur la manutention
Un rôle d’arbitre dont elle se félicitait qu’il débouche sur des discussions, « d’ailleurs en cours à l’heure où nous parlons. » Renseignement pris, il s’agit moins d’une négociation que d’une prise de contact entre les actionnaires réunionnais de la SMART, la Coopérative ouvrière de La Réunion, avec Ida Nel, qui dirige MCG. Mais aucune avancée n’aurait été enregistrée. Tout reste donc nébuleux, avec une proposition formulée par Ida Nel qui ne satisfait pas les dirigeants de la SMART. Qui attendent de leur côté de connaître les résultats de leurs recours contre la décision d’expulsion.
Fatima Souffou évoque la possibilité d’avoir recours à un expert pour revisiter la DSP, « mais pas pendant cette période de tensions, nous avons 15 ans pour le faire », la durée de la DSP.
Un travail est encours par le prestataire OSH, pour mettre la sureté du port aux normes « dès janvier 2016, et ainsi être reconnus internationalement ».
Fatima Souffou l’a annoncé, elle va continuer à faire des points réguliers sur l’actualité en cours. Déclinant ainsi la politique maison voulue par le patriarche Soibahadine Ibrahim Ramadani de laisser ses vice-présidents assumer pleinement leurs charges.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte