SIM-Azihary: Le demi-million de la discorde

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L’indemnité de départ de l’ancien directeur général de la Société Immobilière de Mayotte fait grincer des dents. C’est en tout cas devant les tribunaux que l’affaire est portée, alors qu’a été élu ce vendredi matin le nouveau directeur, Ahmed Ali Mondroha.

Déploiement de force de protection de gendarmerie au TGI ce vendredi
Déploiement de force de protection de gendarmerie au TGI ce vendredi pour protéger l’institution pour cette nouvelle journée de mouvement social

435.480 euros: c’est la somme que réclame la Société immobilière de Mayotte (SIM), à son ancien directeur général Mahamoud Azihary. A la tête de cette société spécialisée en promotion et gestion immobilière, il en avait été éconduit le 29 mai 2015, par décision du conseil d’administration, qui portait le mandat du directeur à 3 ans non renouvelables.

Peu de temps après cette décision, la société découvrait que l’ancien directeur général s’était fait virer depuis son compte BFCOI, la somme de 435.480,62 euros au titre d’une indemnité de départ, mais selon la société, sans qu’elle ait donné son accord. La direction de la SIM demandait alors le remboursement de cette somme dans un délai de deux mois.

Renvoyé au 11 décembre

Elle admet cependant qu’une indemnité de départ en cas de rupture avait été décidée par le conseil d’administration en 2012, mais sans plus de précisions quant à la somme versée.

Et tout en indiquant qu’une négociation est encore possible, la direction de la société a déposé une plainte auprès de la Chambre commerciale du Tribunal de Grande Instance.

Le jugement sur ce demi-million litigieux devait se tenir aujourd’hui vendredi. Il sera renvoyé au 11 décembre, histoire que Mahamoud Azihary organise sa défense.

C’est un dossier à prendre avec des pincettes. Quand il en va de l’aménagement d’un territoire et que des millions d’euros sont susceptibles de partir dans des programmes immobiliers, beaucoup de forces entrent en jeu. Des élus à l’Etat, chacun tire de son côté.

Mondroha élu

Siège de la SIM à Mamoudzou
Siège de la SIM à Mamoudzou

Il faut bien l’avouer, Mahamoud Azihary a toujours eu le don de se mettre les préfets à dos. Vu comme la matière grise des conflits sociaux de 2011, il est aussi celui qui voulait démolir la case de son ancien collaborateur Vincent Liétard, classée illico presto monument historique. On lui reproche aussi un salaire avoisinant les 18.000 euros, que l’intéressé ni n’infirme, ni ne confirme: «Il y a eu un audit qui n’a pas été particulièrement critique sur mon cas», glisse-t-il.

Un salaire corroboré malgré tout par cette indemnité de prés de 500.000 euros touchée lors de son départ, «j’avais en effet demandé de partir avec une indemnité correspondant à deux ans de salaires, quand on m’en avait proposé 5 ans.»

Le remaniement du conseil d’administration en juin 2014 préfigurait la mise à l’écart de Mahamoud Azihary, actée en mai dernier. Il lui avait été demandé d’assurer la transition jusqu’à fin décembre, ce qu’il a immédiatement refusé, non sans commentaire: «Si on ne me juge plus compétent, il vaut mieux que je quitte tout de suite.»

C’est le bras droit de Mahamoud Azihary, Ahmed Ali Mondroha, qui était nommé directeur général par intérim. Un temps refusé par les représentants de l’Etat qui avaient annoncé vouloir importer d’autres compétences de l’extérieur, c’est lui qui est a été conforté à ce poste lors du conseil d’administration de la SIM ce vendredi matin.

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

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