Développement durable: Un méthanier à Dzoumogné et de nombreux projets de toutes tailles

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Le projet de méthanier présenté lors de la visite de l'ISDND
Le projet de méthanier présenté lors de la visite de l’ISDND

Combiner économie, environnement et social, le développement durable entre peu à peu dans les mentalités. «Mayotte compte beaucoup de retard dans le domaine, parfois souhaités pour tenir compte de la réalité du tissu économique. Mais notre département dispose aussi de nombreux points sur lesquels il est très en avance», explique Yourgo mohamed Yassin, responsable du service développement durable et environnement à la CCI, organisatrice de cette semaine. En témoigne la visite organisée hier mardi à l’ISDND, la décharge de déchets ultimes installées à Dzoumogné. Là-bas, un projet prometteur est en train de voir le jour.

Cette décharge, financée en grande partie par l’Europe et l’ADEME, récupère les eaux usées et polluées issues des déchets entreposés. Ces eaux sont jusqu’à présent traitées par une station d’épuration en aval, avant d’être rejetées dans la nature. L’idée est d’en faire une matière première avec un «méthaniseur» qui, comme son nom l’indique, va produire du gaz.

«Ce méthane sera ensuite utilisé par une centrale thermique qui produira de l’électricité. Lorsqu’il va fonctionner à plein régime, on pense que le système pourrait produire jusqu’à un mégawatt, de quoi alimenter entre 6.000 et 10.000 foyers», explique Yourgo Mohamed Yassine. «C’est l’exemple parfait du projet de développement durable, avec une activité économique, qui prend en compte l’environnement et qui crée de l’emploi». Le projet n’est pas une utopie. Il va voir le jour avant la fin de l’année.

De toutes tailles

L'ISDND porte un projet de grande ampleur qui ne doit pas cacher la masse de petites initiatives
L’ISDND porte un projet de grande ampleur qui ne doit pas cacher la masse de petites initiatives

Ce projet de grande envergure, qui rassemble l’ISDND, l’Europe, EDM et l’ADEME, est un peu le symbole de ce bond en avant qu’est capable de faire Mayotte. «Avec cette semaine du développement durable, on veut montrer qu’à Mayotte, il se passe plein de choses, avec beaucoup de projets plus ou moins avancés. Il y a de grosses opérations mais aussi des initiatives beaucoup petites mais qui apportent des solutions nouvelles dans notre développement», indique Yourgo Mohamed Yassin.
C’est par exemple le cas d’une petite structure qui récupère tous les matériels informatiques usagés pour en réaliser de nouveaux.

Et l’intérêt pour cette nouvelle approche de l’économie est bel et bien là. En témoigne le nombre de demandes pour participer à la visite organisée à l’ISDND. Elle aurait pu recevoir deux fois plus de visiteurs qu’elle ne le permettait.

Trois jours

A Mayotte, cette semaine est en réalité organisée sur 3 journées. Ce mercredi, un petit forum se tient sur la place de la mairie de Mamoudzou, partenaire de l’opération, avec 7 acteurs du développement durable de Mayotte, qui vont faire découvrir leur activité et leurs initiatives.

Les projets de développement durable à Mayotte se heurtent souvent à al petitesse du marché (Photos: CCI)
Les projets de développement durable à Mayotte se heurtent souvent à al petitesse du marché (Photos: CCI)

Enfin jeudi, la CCI va accueillir gratuitement, avec l’ADEME, tous ceux qui ont des idées pour les aider à avancer. «Cette journée porte-ouverte est dédiée aux porteurs de projets qui auraient besoin d’un regard extérieur, pour analyser la faisabilité ou la viabilité potentielle de leur idée», explique Yourgo Mohamed.

La masse critique à atteindre

Généralement, les problèmes auxquels sont confrontés les projets dans le secteur sont liés à la taille de Mayotte. Nous n’avons pas la masse critique de production qui permettrait de développer toutes les bonnes idées. «Avec la pyrolyse par exemple, on pourrait produire de l’huile ou des biocarburants à partir de pneus. Le problème est qu’il faut un flux entrant régulier et assez important que nous n’avons pas», constate Yourgo Mohamed. Pour autant, les entreprises, les associations et les éco-organismes n’ont jamais été aussi nombreux. Tous tentent de nous faire passer aux gestes du recyclage, même si la suite du processus économique ne peut pas encore se réaliser chez nous.

Dans le développement durable comme sur beaucoup de sujets, nos retards peuvent devenir une force à condition de savoir sauter les étapes. Cette semaine est là pour nous le rappeler.

RR
www.lejournaldemayotte.com

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