Séance plénière Ramadan : état des rivières, fonds UE, mais sans engagement financier

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"Ma dernière séance plénière", nous indiquait Jean-Pierre Salinière (à gauche sur la photo)
« Ma dernière séance plénière », nous indiquait Jean-Pierre Salinière (à gauche sur la photo)

Juste avant le vote de la motion du président Soibahadine sur l’évolution institutionnelle, c’est Soihirat El Hadad, conseillère départementale de Pamandzi, qui lisait la sienne, argumentant sur l’effort à faire pour que soient mises en place à Mayotte, la CMU-C (Couverture maladie universelle Complémentaire) et l’Aide médicale d’Etat (AME). Des mesures facilitant l’accès aux soins des personnes en difficulté et non affiliées. Et que l’Etat n’a jamais voulu instaurer à Mayotte par crainte d’un appel d’air depuis les Comores voisines.

Le rapport de l’IGAS (Inspection générale des Affaires sociales) fait pourtant état de 80% de patients de PMI sans couverture sociale. « C’est au total 1 million d’euros que le département a perdu en 2015 », rapportait la conseillère, invitant l’Etat à mettre en place les deux mesures sociales. Un sujet sur lequel le gouvernement a déjà été sensibilisé par le biais d’un mémorandum, rappelait Issa Issa Abdou, 4ème Vice-président en charge du social.

Parmi les rapports votés, plusieurs avaient fait l’objet d’un avis du conseil économique et social (CESEM), pour en apporter un éclairage particulier. Ainsi, la proposition d’une exonération du ticket de barge pour une certaine catégorie de la population, comme les scolaires ou les élus, fait l’objet d’une critique sur le manque de visibilité de la mesure : « A quand la grande réforme du mode de gestion du service de barges ? », interroge le CESEM, qui vise un objectif d’équilibre des comptes, « à défaut de faire des bénéfices ».

Bons et mauvais points

Soihirat El Hadad défendait l'application de l'AME et de la CMU-C
Soihirat El Hadad défendait l’application de l’AME et de la CMU-C

C’est le conseiller Mhoko qui en tant que 2ème vice-président, a pris la suite de Soibahadine Ramadani, sorti en cours de séance. Et qui gérait à sa manière les rapports, distribuant avec humour des mauvais points notamment aux agents du département mis à disposition auprès des organisations syndicales, « ils ne nous épargnent pas, et mériteraient des mesures disciplinaires si ça ne dépendait que de moi ! », ou des médailles aux agents mis à disposition de la préfecture, notamment sur la formation aux fonds européens, « ils nous servent beaucoup. »

Et un grand satisfecit à la directrice des Archives départementales, « pour son excellent travail, et qui a obtenu du ministère de la Culture et de la communication les 15.000 euros nécessaires aux travaux de mise aux normes électriques du bâtiment. »

Grande avancée pour l’assainissement, les élus viennent de débloquer le foncier pour que le Sieam puisse construire la 3ème retenue collinaire d’Ouroveni.

Entretien des rivières : on sait par où commencer 

Issoufi Hadj Mhoko suppléait Soibahadine Ramadani
Issoufi Hadj Mhoko suppléait Soibahadine Ramadani

Toujours en matière d’eau, un rapport était consacré à l’élaboration d’un schéma d’entretien et de restauration des rivières. « Nos actions se sont limitées à enlever les branchages des rivières et à les nettoyer », expliquait un acteur de l’environnement, « mais il faut une vision globale avec un renforcement des équipes, et surtout une priorisation. » Une nécessité soulignaient les élus, « en raison du mauvais état écologique et chimique lié aux lavages en rivières d’une part, et du danger de noyade en cas de fortes pluies. »

Une urgence que le CESEM saisit au bond pour recommander de « renforcer rapidement les contrôles, en mettant en place des actions de prévention et de verbalisation, de nettoyage, avec une cohérence entre les différents acteurs que sont la DAAF, l’ONF, l’ONEMA, la DEAL, le CD etc.

Fonds européens : 6 millions pour les projets communaux

Le retard de trop pour Aynoudine Salimé
Le retard de trop pour Aynoudine Salimé

Les Bourses étudiantes, un sujet qui revient régulièrement sur la table. Le Conseil économique appelle à davantage de rigueur, en demandant par exemple de ne soutenir que les secteurs d’études « prioritaires » retenues par le département, et de proposer un engagement à rembourser les sommes perçues indument, « en cas de non production d’un certificat de scolarité et d’une attestation définitive de bourse nationale au bout de la première année, ou s’il abandonne en cours d’année. »

Enfin, nous terminerons par les fonds européens. Lorsqu’il ne vient pas de l’Etat, le préfinancement des projets est assuré par le conseil départemental, les communes ou des privés. Les communes n’ayant ni ingénierie, ni finances suffisantes, le département dégage « 6 millions d’euros sur lesquels elles pourront émerger », souligne Ben Issa Ousseni, élu en charge des finances. Le CESEM préconise la mise en place d’une équipe-projet qui pourra préciser les modalités de décaissement, et s’assurer du timing de réalisation des projets communaux.

Une séance qui s’est terminée vers 13h, après une heure de retard au démarrage en matinée, ce qui incitait Aynoudine Salimé, le conseiller de Mtsamboro à appeler à la ponctualité, « surtout que vous étiez tous là, mais dans les couloirs! ».

Cette séance plénière fut la dernière pour Jean-Pierre Salinière, le DGS qui s’envole sous d’autres cieux.

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

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