Un petit moment qualifié «d’historique» par Issa Issa Abdou, le vice-président du département chargé du social et de la santé. Ce vendredi matin, l’IFSI de Mamoudzou a officiellement lancé sa 1ère promotion d’infirmiers spécialisés en puériculture. La formation va se dérouler sur un an, une année supplémentaire qui va venir compléter les 3 ans de formation d’infirmier.
Issa Issa Abdou parle ainsi «d’un exploit» pour Mayotte quand on sait, par exemple, qu’il n’existe qu’une seule formation de ce type pour les 3 départements des Antilles-Guyane.
«Nous avons obtenu l’autorisation d’ouvrir cette spécialité à Mayotte, 3 ans après avoir eu la possibilité de faire monter le nombre d’étudiants de nos promotions d’infirmiers à 30», précise Josiane Henry, la directrice de l’IFSI, installé dans l’enceinte du centre hospitalier. Car ce matin, c’était aussi l’heure de la remise des diplômes pour cette 1ère promo, avec désormais, 26 étudiants infirmiers diplômés d’Etat supplémentaires.
Des étudiants, espoirs du système de santé de Mayotte
Et pour eux, l’Agence régionale de santé (ARS) comme le CHM font les yeux de Chimène. «Nous avons réellement un grand besoin de vous!» a lancé très directement Catherine Barbezieux, la directrice adjointe du CHM. Pour l’hôpital, qui assure aussi dans ses missions une part de la formation de ces élèves infirmiers, ces promos plus nombreuses offrent la possibilité de voir arriver du personnel qui «souhaite s’inscrire dans la durée à Mayotte, en travaillant à l’hôpital, mais aussi en libéral ou en PMI».
L’analyse est partagée par Juliette Corré, la directrice de l’ARS à Mayotte: «On forme des Mahorais à des métiers très importants ici dans le département. Je pense que vous serez très vite captés tant les besoins en personnel du CHM sont importants».
80% de Mahorais l’an prochain
La semaine dernière, lors de la séance plénière du conseil départemental, la conseillère d’opposition Soihirat El Hadad dénonçait le fait que l’IFSI ne comptait que 20% de Mahorais parmi ses élèves.
La critique est balayée par Josiane Henry qui pilote l’institution depuis de très nombreuses années et n’a jamais cessé de se battre pour la formation des jeunes Mahorais. «70% des élèves de cette promo sont originaires de Mayotte et ils seront même 80% l’an prochain», assure-t-elle.
A côté des infirmiers, 15 aides-soignants ont également achevé leur formation ce vendredi matin. Et l’IFSI continue à avoir des projets. Si l’institut a poussé les murs pour accueillir la nouvelle formation en puériculture, elle devrait déménager pour bénéficier de nouveaux locaux, bien plus importants dans les années à venir.
Un déménagement pour 2018
«Nous allons nous installer dans les nouveaux bâtiments du centre d’affaire de Kawéni, à proximité du nouveau siège de la CSSM à l’horizon 2018. Nous disposerons d’un amphithéâtre et nous pourrons continuer à augmenter le nombre de nos étudiants. Nous visons des promotions de 40 élèves», confie Josiane Henry.
Il est loin le temps où la petite école d’infirmiers de Mayotte avançait cahin-Caha au gré de développement de Mayotte. Alors que le système de santé est au bord de la crise de nerf face à une activité galopante, l’IFSI de Mayotte compte désormais dans le paysage et c’est incontestablement avec ses étudiants que l’offre sanitaire à Mayotte pourra continuer à progresser.
RR
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