Programme national d’étude scientifique « Les Jeunes diabétiques plongent à Mayotte »

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Premières armes sous l'eau ©AJD 976
Baptême de plongée en 2009
Début de l’opération et baptême de plongée en 2009 ©AJD976

Tout commence en mars 2009 quand le parent d’un enfant diabétique de l’association mahoraise Club Aide aux jeunes diabétiques (AJD) 976 assiste à une conférence à Strasbourg sur la compatibilité entre la plongée sous-marine et le diabète. Joëlle Rastami, présidente de l’association, décide de lancer un programme de plongée pour les jeunes diabétiques de 14-18 ans, qui accroit leur autonomie à gérer leur diabète. La Fédération française de plongée valide.

Un mois plus tard, grâce à l’encadrement d’une délégation de professionnels de santé experts de l’AJD (Aide aux Jeunes Diabétiques de Paris), est organisé par le CLUB AJD, en partenariat avec le centre de plongée Maji Club, un baptême de plongée pour quelques adolescents diabétiques de type 1 sur la passe en S.

Face au bien être des jeunes diabétiques, la Fédération, son Comité médical scientifique, l’association « Diabète et Plongée » et le Dr Boris Lormeau, la DJSCS de Mayotte, RéDiabYlang et le Club AJD 976 s’unissent pour écrire le Projet « Les jeunes diabétiques plongent à Mayotte ». L’objectif est de prouver que la plongée est un sport qui permet aux jeunes diabétiques de trouver un équilibre dans tous les sens du terme mais aussi de leur diabète et faire évoluer la loi pour autoriser les 14-18 ans diabétiques de Type 1 à plonger.

Trois contrôles avant la plongée

Le groupe du projet "Les jeunes diabétiques plongent sur Mayotte"
Le groupe du projet « Les jeunes diabétiques plongent sur Mayotte »

Depuis le 27 octobre dernier, 20 jeunes de métropole, parisien, marseillais, niçois, ont atterri à Mayotte pour ce programme national. Ils ont rejoint les jeunes diabétiques mahorais pour une semaine de test : « Nous contrôlons avec eux leur glycémie une heure, une demi-heure et 15 minutes avant la plongée, et on re-sucre au besoin », explique Joëlle Rastami que nous avons rencontrée au milieu des jeunes.

Une hyper glycémie n’est pas gênante, tant la dépense en énergie est importante lors d’une plongée. Tous les jeunes du groupe ont acquis le niveau 1.

Leur diabète, ils n’en connaissent pas la cause : « 2% des diabètes de type 1 sont liés à une maladies génétique », rapporte Joëlle Rastami. Pour les autres, seules des interrogations subsistent : « L’introduction du lait de vache avant un an, des perturbations endocriniennes… On ne sait pas. L’utilisation des DTT est aussi en cause, comme les anti moustiques, les déodorants, les parfums. » Ce type de diabète peut se révéler jusqu’à 24 ans.

Les données transmises à la Fédération

Premières armes sous l'eau ©AJD976
Premières armes sous l’eau ©AJD976

Ils sont tous soumis au même régime alimentaire et suivi par la même équipe médicale, les docteurs Boris Lormean, Lise Dufaitre, Agnès Sola. Et encadrés par Guillaume Gouvry, président de Diabète plongée, et Jean-Louis Blanchard, président de la FFESSM.

« Les données vont être analysées et publiées. Elles seront présentées à la Fédération française de plongée pour faire évoluer la loi sur les 14-18 ans », puisque les diabétiques majeurs ont maintenant l’autorisation de plongée.

Leur programme est chargé, puisque entre les baignades, les plongées et les activités physiques, ils vont échanger sur le diabète et sur la vie sous-marine, visiter l’île, et participer à un débat « Etre diabétique au quotidien ».

« Les fonds sont magnifiques ici ! », lancent les jeunes qui revenaient d’une nouvelle plongée ce samedi matin, « et les habitants de l’île trop gentils. » Ils repartiront jeudi 3 novembre, des images de récifs coralliens et de poissons multicolores plein la tête.

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

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