C’est en tenant un discours militant (Lire discours-de-arentabe-du-06-novembre-2016), qui se revendique des chatouilleuses, que la conseillère du 1er canton de Mamoudzou commence son intervention devant le « peuple de Mayotte, peuple debout, engagé depuis le combat de Zéna Mdéré », cet après-midi, à Passamainty, au lieu-dit Nyambotiti.
Celle qui rappelle son rôle d’ancienne présidente de la section UMP de Mamoudzou, revient sur les élections de 2015, et l’organisation de la majorité, préambule à l’élection de Soibahadine Ibrahim Ramadani. Il s’était exprimé sur ce point dans nos colonnes évoquant la déception de l’élue de ne pas avoir de vice-présidence, les deux récits se recoupent d’ailleurs, la confiscation des portables en plus, rapportée par Armamie, qui rappelle son patronyme exact Abdoul Wassion Boina Riziki Abdouldjabar
Sa première charge est portée contre le cabinet du président, qu’elle nomme depuis quelques semaines « le cabinet de mercenaires dirigé par Adadi Andjilani ». Les décisions prises selon elle vont « à l’encontre des intérêts même de la population », jugement que partageraient ses collègues mais qui disent « avoir peur de réagir par peur d’être sorti de la majorité. » Même l’ancien président Douchina aurait refusé d’intervenir depuis son banc de l’opposition, « nous ne sommes pas assez nombreux. »
Pas de discours devant les ministres
Un discours qui devient peu à peu passionnel, emprunt de fanatisme, lorsqu’elle se dit prête à tout pour défendre l’intérêt de la population « devant Allah », « Vous pouvez appeler ça Djihad si vous voulez, parce que la mort ne me fait pas peur tant que je vous dis la vérité et que je défends vos intérêts. »
Elle y dévoile les dessous du jeu politique du cabinet, dont l’exclusion du 7ème président en charge des finances, Ben Issa Ousseni, de l’élaboration du budget. Le jour du vote, elle a d’ailleurs quitté l’hémicycle en signe de mécontentement. Elle reproche d’ailleurs de manière générale, de ne pas être associée au travail des commissions, et au président ses absences répétées lors des réunions de la majorité.
Sa critique la plus précise repose sur la rencontre à Paris lors de la présentation du document « Mayotte 2025 », au cours de laquelle le président du département n’a aligné que « tout a été dit le jour de la réunion avec Monsieur le Premier Ministre », « le cabinet n’ayant rien préparé comme discours. »
« Mayotte va mal, mon peuple ! »
Elle adresse sa 2ème charge à Issa Issa Abdou, 4ème VP chargé du social, qu’elle soupçonne d’avoir favorisé l’obtention du marché du SPASAD à une association de son canton. Une affaire actuellement instruite à la suite de son dépôt de plainte. Auquel elle a joint une suspicion d’absence d’encadrement de l’attribution de bons alimentaires aux personnes en difficulté.
« Mayotte va mal, mon peuple ! Notre pays est mis à mal par ce cabinet de mercenaire, principalement composé d’anciens élus battus aux dernières élections, qui font obstacle à notre activité d’élu au service de notre intérêt général », harangue-t-elle. Et demande leur départ d’ici le 14 novembre, à midi.
Car à cette date, elle se rendra à Dzaoudzi avec ceux qui veulent la suivre, pour se recueillir sur la tombe de Zéna M’dere, puis revenir au conseil départemental pour scander « Libérez les otages, libérez les élus, mercenaires sortez ! Nous dirons au monde entier que notre peuple ne courbe jamais l’échine et que face aux mercenaires la force est aux libérateurs. »
Sans allié(e)s déclaré(e)s dans sa majorité, son appel pourrait retentir dans le vide, et son siège menacé.
A.P-L.
Le Journal de Mayotte