Une action CRIJ-DEAL pour remettre un peu de discipline et de civilité sur la route

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Ibrahim Salim appelle à arrêter avec la fatalité du "c'était écrit"
Ibrahim Salim appelle à arrêter avec la fatalité du « c’était écrit »

Conducteurs à risque ou pas, tout le monde est attendu sur le terre-plein de Mtsapéré pour cette opération du duo CRIJ-DEAL. Et Ibrahim Salim, Chef de l’unité Education et Sécurité routière, n’oublie pas une autre catégorie : « Ceux qui n’ont pas de permis valable et qui représentent 500 personnes verbalisées en 2016. » On y trouve des détenteurs de permis comoriens ou malgaches, « mais certains ne l’ont pas passé, l’ont juste acheté ».

Sur les 252 accidents routiers enregistrés par la préfecture de Mayotte en 2015, 7 ont été mortels. Ils sont montés à 8 en 2016, « comme en 2014. Un chiffre bien inférieur aux autres départements français, mais ce sont 8 de trop », commentait Ibrahim Salim.

C’est pourquoi le Centre Régionale d’Information Jeunesse (CRIJ) souhaite sensibiliser les usagers, et les jeunes sont sa cible, sur les conduites à risque, en deux roue, en voiture, sur la consommation d’alcool et de stupéfiants, mais aussi informer les usagers des nouvelles normes mises en place, « comme le port des gants pour les scootéristes et motos. Nous allons d’ailleurs rendre obligatoire le port du casque à vélo pour les moins de 12 ans à partir du 20 mars. »

L’absence fatale de ceinture à l’arrière

Reconstitution d'un accident moto contre voiture
Reconstitution d’un accident mortel moto contre voiture

C’est sur l’idée d’un Forum sur la prévention de la sécurité routière que le CRIJ a souhaité travailler avec la DEAL, le Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement : « Nous avons aussi mutualisé avec d’autres partenaires comme l’assurance Allianz, les auto-écoles qui sont quand-même les premiers acteurs de la sécurité routière, l’IREPS, etc. », indique Mohamed Nassor, directeur du CRIJ. Une directrice d’auto-école indiquait qu’une information sur les bons comportements était diffusée en même temps que les cours de conduite.

Son président Assani Saïd, avait rapporté que l’alcool était à l’origine de 32% d’accidents mortels. Les autres causes n’ont pas été détaillées, mais la DEAL rapportait l’exemple de ces deux jeunes tués à deux mois d’intervalle dans un accident en 2015, pour la même raison, « lors d’un choc de retour de soirée, assis à l’arrière, ils n’avaient pas mis leurs ceintures. »

« Arrêtons la fatalité ! « 

Accident entre un véhicule et un scooter à Majicavo Dubaï ce vendredi
Accident entre un véhicule et un scooter à Majicavo Dubaï (Image d’Archives)

Dans le cadre de son continuum éducatif, la DEAL mène des actions de sensibilisation : « Du sein de sa maman à la tombe, l’usager doit être sensibilisé, c’est pourquoi nous menons des projets d’éducation routière dans les écoles. » L’Etat a d’ailleurs recruté 25 Intervenants départementaux de la Sécurité Routière, « des gens qui ont tous été confrontés de prés ou de loin à un drame de la route, et qui vont accompagner les actions. »

Il énonce les 6 qualités du bon conducteur : Adopter le Code de la route, « nous allons d’ailleurs limiter à 50 toute la portion du trajet Tsoundzou-rond point de Jumbo », (où l’on ne peut guère aller plus vite qu’à 30 km/h), Rester concentré sur sa conduite « donc sans regarder ses sms », Etre attentif aux autres, Sensibiliser les autres, Refuser de monter avec quelqu’un qui a bu ou qui a fumé, « et savoir qu’il n’y a pas de fatalité. Arrêtons de dire, ‘c’était écrit’ pour nous éviter de faire des efforts. »

Pas de budget pour les équipements routiers

Ambulance bloquée par les îlots à Kawéni
Ambulance bloquée par les îlots à Kawéni

Les équipements routiers sont aussi en cause, comme les trous dans les routes la nuit pour les motards ou l’absence de signalétique dans les virages par des plots réfléchissants. Le manque de moyens est mis en avant par le Chef de l’unité Education et Sécurité routière, « le budget n’est pas là. » Pourtant, la DEAL a su construire les blocs blancs de protection des piétons à Kawéni, un équipement discret entre les ronds points SFR et Méga, qui se transforme en haricots géants vers le tribunal. Les véhicules de secours y sont systématiquement bloqués.

Ce sont entre 100 et 200 personnes qui sont attendues ce dimanche sur le Terre-plein de Mtsapéré, pour découvrir le simulateur de conduite, la piste de sécurité routière, les dangers des drogues et même un espace de bien-être et de santé proposé par May Salon, pour se décontracter avant et/ou après avoir pris le volant…

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

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