55 policiers supplémentaires et 96 gendarmes: le bilan du Plan sécurité tiré par le ministre de l’Intérieur

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Le ministre prend le temps de l'échange
Le ministre prend le temps de l’échange

C’est par la visite d’un commissariat de Mamoudzou vétuste que le ministre a commencé sa journée de dimanche. Même en l’absence d’une personnalité comme celle d’un ministre de l’Intérieur et de sa suite, on se serre, l’exiguïté des locaux est générale. A commencer par la salle du Système d’Information et de Communication : « Nous travaillons à l’ancienne, avec un système analogique qui nous fait perdre la liaison avec des collègues en intervention. C’est arrivé pendant 20 minutes l’autre jour », explique au ministre l’officier qui en a la charge. Du nouveau matériel devrait arriver en 2018.

Le ministre a annoncé aux journalistes qu’il ne rencontrerait pas les syndicats de policiers, « ils peuvent échanger avec mes conseillers », car il veut « passer du temps avec les agents dans leur quotidien ». Il les interrogera d’ailleurs les policiers rencontrés, sur leur parcours, et dans chacun des bureaux visités, interrogera : « Avez-vous des problèmes à me transmettre ? » Et se renseignant sur les motifs des 5 gardés à vue ce week-end, « pour vol aggravé, vol par effraction, et port d’arme avec consommation de ‘chimique’, la drogue locale », lui répondent les policiers.

Les vraies demandes, il les recevra du Directeur départemental de la Sécurité Publique, Philippe Jos lors de son entretien particulier. Ce dernier a notamment insisté sur la mise en place d’une permanence judiciaire au sein du commissariat, une des mesures du Plan de Sécurité Cazeneuve.

La brigade canine toujours annoncée

Le ministre a repéré la présence de notre journaliste...
Le ministre a repéré la présence de notre journaliste…

Pendant ce temps, le JDM a pu obtenir les évolutions d’effectifs de la part des Conseillers Police et Gendarmerie du ministre. Pour rappel, le plan sécurité annonçait « dès l’été 2016, 76 policiers ainsi que 26 adjoints de sécurité ». Pas de mention de créations nettes de poste, mais beaucoup de remplacements. Un point était donc nécessaire.

« En matière de policiers, de juin à octobre 2016, ce sont 80 gardiens de la paix qui sont arrivés, pour 47 départs, soit un solde positif de 33. Et 31 arrivées d’Adjoints de sécurité, pour 9 départs, soit 22 agents supplémentaires. Nous avons donc une création nette de 55 postes sur un an. » Aucun effectif supplémentaire ne serait prévu pour 2017, mais à confirmer par le ministre, « seule la brigade canine doit encore être montée, mais il faut trouver des policiers formés. »

Du côté des gendarmes, le conseiller du ministre fait état de « 42 gendarmes nouvellement affectés au GIGN et en brigade, auxquels il faut ajouter 5 nouveaux postes en 2017, et le renfort de 41 mobiles supplémentaires, soit 88 gendarmes. » Il faut également prendre en compte les 8 gendarmes affectés au titre du Plan général des Outre-mer, dont le bilan sera tiré demain à Paris en présence de la ministre Bareigts. « Ce sont donc 96 gendarmes supplémentaires qui sont affectés à la sécurité des Mahorais. »

« Le Centre éducatif sera ma première priorité »

La technicité du GIGN importée à Mayotte pour l'intervention, la recherche, le signalement ou la filature
La technicité du GIGN importée à Mayotte pour l’intervention, la recherche, le signalement ou la filature

La brigade de gendarmerie de Mamoudzou semble aussi miniaturisée que le commissariat, « vous avez des perspectives d’extension qui suivrait la montée en puissance des effectifs ? », s’enquiert le ministre. Le colonel Philippe Leclercq, commandant de la Gendarmerie de Mayotte, répondra que les décentralisations au nord et au sud n’étaient plus d’actualité, « il faudra une grosse structure. »

Un des problèmes de l’île, et malgré l’extension de la prison en Centre pénitentiaire, c’est la surpopulation carcérale, en particulier en matière de mineurs, « 36 sont incarcérés pour 30 places ». Le ministre assure que sa 1ère priorité, également inscrites au Plan Sécurité pour Mayotte (mesure 15), sera de défendre l’implantation d’un Centre Educatif Renforcé, en alternative à la détention, « c’est un besoin urgent. Je vais en discuter avec le Garde des Sceaux dès mon retour à Paris. »

L’ensemble des services de la gendarmerie de Mamoudzou lui sera présenté. Le GIGN, mis en place en 2016, « qui a déjà effectué une vingtaine d’interpellation », explique son chef, et où Bruno Le Roux aura eu le choix de test parmi les caméras de contact, ou endoscopique, de localisation, thermique, à vision nocturne… Cinq gendarmes mahorais l’ont intégré.

La gendarmerie mobile, et le Peloton d’Intervention, présentaient également leurs armes et savoir faire, avec notamment un de nos de vieux véhicules blindés.

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

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