Les membres du jury ont entre 6 et 12 ans. Dans leurs centres de loisirs ou dans les bibliothèques, ils vont devoir départager 4 ouvrages pour attribuer le prix littéraire «Msomo na dangadzo» (lire et jouer) qui résume bien l’état d’esprit du projet. «Des enfants de 6 à 12 ans ont ainsi découvert 4 album de littérature de jeunesse sur le thème de la liberté d’expression. Ils ont eu la possibilité de s’approprier ces 4 albums en plusieurs séances à travers des activités ludiques, des temps de lecture partagés, des échanges», expliquent les Cémea partenaire du prix.
A l’issue des activités proposées, les enfants sont appelés à voter pour l’album de leur choix. «Le vote est l’occasion pour eux de s’exercer au débat, à l’argumentation et à l’apprentissage d’une des composantes de la démocratie». Et le projet n’embarque pas avec lui que des jeunes. Dans tout le département, 24 animateurs et bibliothécaires ont bénéficiét de 4 journées de formation et d’un accompagnement technique et pédagogique pour mettre en œuvre ce prix au sein de leur structure.
Au final, 11 structures ont choisi de participer: les associations AJKE, Nouvelle Aire et Coup de pouce de Kawéni, Wema Watrou (Tsararano), Hippocampe 976 (Acoua), la Croix rouge, les bibliothèques de Cavani, Dzoumogné, Koungou, Chirongui, Chiconi, et Labattoir, permettant à plus de 160 enfants de devenir jurés.
Les quatre livres en compétition
Contrairement aux prix littéraires traditionnels, les quatre livres sont en compétition ne sont pas dans l’actualité littéraire mais sont des ouvrages jeunesse reconnus voire des classiques.
On y trouve «L’agneau qui ne voulait pas être un mouton», de Didier Jean et Zad, sorti en 2008, l’histoire de la réaction d’un troupeau de moutons lorsqu’un loup vient à rôder dans les parages et commence à dévorer les moutons. Le livre pousse à réfléchir à l’entraide et la solidarité.
Le livre le plus récent est «Au panier!» d’Henri Meunier et Nathalie Choux, édité en 2016. L’histoire commence dans un parc. Au milieu, une belle femme noire sourit au jeune garçon qu’elle regarde jouer. C’est alors qu’arrive une fourgonnette grillagée militaire, avec sa sirène hurlante. Des gradés sortent et commencent à demander à tous ceux qui sont un peu différents leurs papiers… Entre conte et fable, une histoire intemporelle qui évoque les différentes réactions possibles face à la peur pour lutter contre toutes les formes de discriminations.
«Nous naissons tous libres, la déclaration des droits de l’homme en image», illustré par Félix Cornec pour Amnesty International, fait également partie de la sélection. L’ouvrage qui reprend les 30 articles, avait imaginé pour célébrer le 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Enfin, grand classique, les enfants ont (re)découvert «La chèvre de monsieur Seguin», d’Alphonse Daudet, illustré par Arnaud Madelénat. Comme de nombreuses générations avant eux, ils ont vibrer avec l’histoire de cette petite chèvre qui a soif de liberté et qui part, en haut de la montagne, au risque de se faire dévorer par le loup.
Résultat, ce samedi
Le choix des enfants est déjà fait mais il faudra patienter jusqu’à ce samedi pour connaître le livre primé. Il sera dévoilé à la bibliothèque de Cavani, lors d’un rassemblement festif avec l’ensemble des enfants ayant participé.
Samedi 1er avril, de 10h à 14h, un temps fort festif rassemblera l’ensemble des enfants ayant participé au prix « Msomo na dangadzo » à la Bibliothèque de Chiconi. Le résultat du prix littéraire sera annoncé à cette occasion. Les jeunes pourront également assister au spectacle «Les contes des îles» avec Soumette Ahmed, comédien et Soumawar, musicien. Un autre prix sera également remis, celui de la meilleure affiche réalisée par les enfants.
Outre les Cémea, l’opération est portée par la Direction du Livre et de la Lecture Publique (Conseil Départemental), l’Agence Régionale pour le Livre et la Lecture, la Direction de la Jeunesse des Sports et de la Cohésion Sociale et la Ligue de l’Enseignement.
RR
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