C’est une pointure de la prise en charge des cocos et bacocos (personnes âgées) qui étaient à Mayotte la semaine dernière. Alain Koskas, président de la FIAPA (Fédération Internationale des Associations des Personnes Âgées) connaît bien Mayotte pour avoir aidé les élus à rédiger le Schéma départemental de l’autonomie, « et il a travaillé avec la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie qui finance l’APA et l’APCH », souligne Issa Issa Abdou, 4ème VP chargé du social, qui l’a rencontré à plusieurs reprise.
Il était accueilli par son homologue Soyfoudine Abdou Razak à la FMAPAR (Fédération Mahoraise des Associations de personnes âgées et des retraités, membre de la FIAPA), qui rassemble 25 associations de personnes âgées à Mayotte. Il nous commente les avancées permises par la loi : « La première mesure phare de la loi sur le vieillissement concerne la réforme de l’allocation personnalisée d’autonomie à domicile. Les plus dépendants pourront compter sur 400 euros supplémentaires, soit 1.712, 67 euros par mois. »
Alléger le sentiment de dépendance
Les 3 autres tranches sont fixées à 1.375, 14 € (soit une hausse de 250€), à 993,86€ (+150€), et 662,57€ (+100€). Et ce, sans condition de revenus. Des conditions précises sont demandées en revanche : il faut être âgé de 60 ans ou plus, résider en France de façon stable et régulière, et être en perte d’autonomie avec différentes graduations. Le degré de perte d’autonomie est évalué par un indice, le GIR (Groupe iso-ressources) à partir de l’évaluation effectuée à l’aide de la grille AGGIR, et seuls les GIR 1, 2, 3 et 4 sont pris en compte.
L’APA est destinée secourir la personne dépendante dans ses demandes d’aide pour accomplir les actes essentiels de la vie quotidienne, se lever, se laver, se nourrir, ou dont l’état nécessite une surveillance régulière.
Une formation de haut-niveau
Mais la loi ouvre également d’autres champs. En anticipant sur l’ouverture éventuelle de maisons de retraite à Mayotte, elle offre un cadre de prise en charge de la personne âgée en désignant notamment une personne de confiance chargée de sa protection. Elle met également en place une solidarité nationale, par la Contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie (CASA), qui permettra au Département de couvrir les dépenses nouvelles introduites par l’application de la loi.
La présence d’Alain Koskas ne se limitait pas à une explication de texte de la loi, tient à préciser Issa Abdou : « Il a formé les travailleurs sociaux en collaboration avec le CNFPT. Nous avons également évoqué, en présence de la directrice du CHM, l’absence de détection des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer par manque de spécialiste à Mayotte. »
La déclinaison à Mayotte de la Loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement fait partie du Plan de mandature de l’équipe actuelle, ne manque pas de souligner l’élu, « qui est la suite logique du Schéma Départemental de l’Autonomie que nous avions immédiatement adopté. »
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte