Hiro, Nixo, Afrodja, la Place de la République de Mamoudzou, un gros dispositif de sécurité alliant polices nationale et municipale, gendarmes et agents de sécurité privés, un public très nombreux et une réelle envie de bien faire pour la mairie du chef-lieu… Beaucoup d’ingrédients étaient réunis pour faire de la grande soirée du Fescuma un succès. Mais si la première partie du show s’est déroulée sans encombre, les choses se sont compliquée avant même l’entame des concerts du soir.
Alors qu’il n’avait pas plu depuis bien longtemps sur Mamoudzou, il aura fallu que la soirée cruciale du Fescuma soit «à-demi» gâchée par la pluie. Après les représentations des jeunes mahorais sur la scène ouverte, une grande partie des spectateurs a quitté la place de la République pour se réfugier sous le moindre lieu couvert. Plus qu’une simple petite averse, les intempéries météorologiques ont handicapé le bon déroulement des festivités.
C’est ensuite avec plus d’une heure de retard que la partie « concert » du festival a commencé. Les allers-retours de la foule engorgeaient grandement les rues centrales du chef-lieu, auxquels il fallait jouter les contrôles méticuleux des agents de sécurité pour entrer dans l’enceinte du festival.
Des tensions et mouvements de foule
Lorsque la météo s’est montrée plus clémente et que le festival a pu reprendre, c’est un autre problème qui a secoué les spectateurs du Fescuma. Près de la scène, la foule était particulièrement enthousiaste et chantait en cœur. Mais un peu plus en retrait, des bagarres rapidement stoppées par les forces de l’ordre troublaient l’ambiance. Avant même l’entrée en scène des premiers artistes, il aura fallu opérer quelques «recadrages».
Aux alentours de 22h10, le chanteur de Trio tentera d’ailleurs d’apaiser la situation depuis la scène. «Ce concert, c’est pour vous», explique-t-il au micro. «Alors, essayons de nous contenir pour que tout se passe dans le calme et que l’on puisse tous profiter de cet événement qui nous appartient…»
Les têtes d’affiche devant un public réduit
Mais moins d’une dizaine de minutes plus tard, un mouvement de foule plus fort se propage de l’avant de la Place de la République vers le lieu d’achat des tickets de barge. S’en est trop pour beaucoup de spectateurs. La place de la République commence alors à se vider rapidement mais dans un calme assuré par les nombreux policiers présents aux sorties du site. Les artistes ont donc présenté des prestations de qualité et appréciées mais devant un public réduit.
Selon les premiers chiffres donnés par la municipalité, environ 5.000 personnes sont venues profiter de cette soirée de clôture digne d’un grand festival régional. Pour l’heure, il n’est pas possible de quantifier le nombre exact de spectateurs ayant quitté la Place de la République avant l’arrivée des vedettes (Afrodja, Nixo, Hiro).
Tout était pourtant cadré
Malgré ces problèmes inattendus, un grand mérite doit être attribué à l’équipe organisatrice du Fescuma. Lors des premiers jours du festival, tout s’est déroulé sans encombre et dans la joie. La programmation novatrice alliant la culture moderne et traditionnelle a fonctionné. Matthieu Brousse, le responsable de l’évènementiel du Fescuma relève aussi les aspects positifs du festival, surtout en terme de participation. «Sur l’ensemble du festival, on a eu environ 12.000 spectateurs avec des pics à 5.000 et 2.000 pour la soirée de samedi et la soirée ‘Ambassadeur Mayotte’. C’est bien plus que l’année dernière et on est satisfait de ces résultats», précise-t-il.
«Le dispositif a été validé par la préfecture l’an passé dans un contexte social dégradé. Mais nous l’avons conservé cette année et il le sera probablement pour l’année prochaine. À voir s’il faudra l’amplifier. À moyen terme, notre objectif est de tendre vers un festival comparable au Sakifo (du sud de La Réunion). On va donc continuer de faire venir des têtes d’affiche et poursuivre sur notre lancée», soutient Matthieu Brousse. Les mots sont dits : Fescuma prendra de l’ampleur !
Ludivine Ali
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