L’UNSA veut une véritable feuille de route pour «sortir du conflit social permanent»

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Annick Girardin rencontre avec les élèves de la section sécurité et prévention de Petite Terre, lors de son 1er jour de visite à Mayotte
Annick Girardin rencontre avec les élèves de la section sécurité et prévention de Petite Terre, lors de son 1er jour de visite à Mayotte
Annick Girardin rencontre avec les élèves de la section sécurité et prévention de Petite Terre, lors de son 1er jour de visite à Mayotte

 Ainsi, l’UD UNSA se prévaut de l’audience ministérielle qu’il a obtenu, grâce à une préparation en amont. «Pour l’UNSA, il ne semble pas très utile de sauter sur sa chaise pour être écouté et respecté comme le font certaines organisations syndicales depuis deux jours dans les déplacements de la Ministre des Outre-Mer. Le temps de l’échange, de la discussion avec la nouvelle équipe gouvernementale exige de la sérénité pour aller au fond des choses», explique l’organisation.

Olivier Reine, qui prend la relève d’Eric Hourcade, a donc pu défendre auprès d’Annick Girardin sa vision de choses à commencer par la voie que doit emprunter Mayotte selon lui: «Nous proposons de sortir de la ligne du droit commun des DOM pour envisager des dispositifs dérogatoires temporaires afin de permettre au 101ème département de sortir de ses difficultés d’attractivité.»

L’UNSA souhaite ainsi «une politique différente de la précédente, adaptée au territoire, inventive en gestion des ressources humaines (qui) pourrait pallier aux difficultés d’attractivité : pourquoi ne pas envisager un mode de recrutement par contrat de 5 ans, avec des poursuites de carrière avantageuses et un système indemnitaire attractif?» Pour le syndicat, cela permettrait d’inscrire une présence de personnels sur un temps qui libèreraient motivation et ambitions.

L’attractivité par la sécurité

La ministre a pris beaucoup de temps pour discuter avec les policiers
La ministre a pris beaucoup de temps pour discuter avec les policiers

La question de l’attractivité doit aussi être abordée sous l’angle de la sécurité, avec d’avantage de moyens humains et matériels pour la Police nationale, et une prévention qui s’appuie sur «une vraie politique sociale autour de la protection de la jeunesse». Alors que «le réseau associatif se meurt faute de subventions de la collectivité territoriale», l’UNSA déplore que les MJC restent trop souvent des coquilles vides. Sur les sujets de l’accompagnement à la parentalité ou de l’accueil dans des centres adaptés aux jeunes déscolarisé, l’UNSA préconise que les organisations syndicales participent aux instances régissant ces chantiers.

Le syndicat en profite pour dénoncer le droit commun fiscal rapidement imposé tandis que les minimas sociaux applicables à Mayotte en sont parfois encore très loin.

L’éducation face au défi démographique

Le centre universitaire s’est également invité dans les discussions. Si le CUFR poursuit son développement sur un rythme soutenu, l’UNSA déplore que son plan d’extension soit «toujours à l’arrêt» alors que «ses capacités d’accueil sont dépassées depuis 2 ans», affirme le syndicat, obligeant à une externalisation de formation dans des collèges et lycées qui «n’est pas acceptable».
«La Préfecture ne donne pas de signes volontaristes pour accélérer les échéances», déplore l’UNSA qui attend «des avancées concrètes. Mayotte ne peut rater l’enjeu de la formation in situ de ces jeunes. Les envoyer en métropole se solde trop souvent par un échec pour eux comme pour le territoire. Le CUFR doit devenir le pôle majeur de la construction du territoire en formant ses futurs cadres».

Annick Girardin avec les policiers ce samedi 2 septembre
Annick Girardin avec les policiers ce samedi 2 septembre

De même, concernant les constructions scolaires, le rythme «n’est pas celui qui convient au développement de Mayotte» face à l’explosion démographique («9.500 naissances cette année. Soit en moyenne plus de 26 naissances par jour»), tandis que du côté du 2nd degré, les établissements subissent une «hypertrophie» avec plus de 2.000 élèves. En accueillir 800 «permettrait d’améliorer la sécurité et sortir d’une logique de simple gestion des flux».

Une méthode «dans le temps long»

Le syndicat a également brossé les autres sujets sociaux importants du département. On y trouve l’indexation qui «n’a pas été portée sur tous les corps de la fonction publique du fait des difficultés financières de la fonction publique territoriale», engendrant une inégalité qui «doit cesser car elle provoque des tensions sociales inutiles». Il a également été question de la prise en compte de l’ancienneté générale de service (AGS) des agents de l’ex-Collectivité départementale (CDM) : «la nouvelle mandature présidentielle gagnerait beaucoup en paix sociale de considérer que ces agents ont été utiles au développement du territoire quels que soient leurs statuts et qu’ils méritent donc à ce titre, une prise en compte totale de leur ancienneté générale de services», a plaidé le syndicat.

Au final, le syndicat a proposé «une méthode dans le temps long», avec un dialogue social et un agenda «déterminés par une feuille de route», «des bilans d’étapes réguliers et institués avec tous les acteurs socio-économiques» pour «sortir d’un conflit social permanent qui, de notre point de vue, est le premier obstacle au développement de Mayotte». Le syndicat fait donc le constat de l’échec du document stratégique «Mayotte 2025» dont c’était un des objectifs mais qui, pour l’UNSA, ne «parait pas être utilisé à Mayotte comme il le devrait».

PM
www.lejournaldemayotte.com

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