C’est une feuille de route beaucoup plus précise que le Plan Sécurité Cazeneuve et qui ne revendique pas des moyens démesurés, que le syndicat a transmis à la ministre (Lire Cahier revendicatif). Les policiers reviennent d’ailleurs sur les manquements quant à la mise en place de ce Plan « qui prévoyait l’arrivée immédiate de 76 policiers et 26 adjoints de sécurité. Si le nombre des Adjoints de sécurité (ADS) a bien été réalisé, celui des policiers actifs devant renforcer les structures policières de Mayotte n’a pas été encore pleinement atteint. Il est à noter qu’un an plus tard, la quasi-totalité des ADS est partie en école de police et que des projet pourtant financés ne voient pas le jour (bateau de la PAF) ».
Des véhicules déficients ou manquants à la Direction départementale de la Sécurité publique ou à la Police aux Frontières, ainsi qu’un manque de personnel dans à peu près tous les secteurs. Les policiers expliquent que la création d’une Compagnie départementale d’Intervention serait plus appropriée pour permettre « de faire face aux évènements d’ordre public et au maintien de l’ordre en général et de mieux répondre au violences scolaires. » Elle remplacerait alors la brigade d’ordre public et de soutien, et le dernier né, le Groupe de Sécurité et de proximité. Ce qui amènerait au recrutement de 26 policiers supplémentaires, sans compter « les 26 adjoints de sécurité qui nous ont quittés ».
Coopération technique avec les Comores
Ils rappellent qu’à Mayotte le nombre de vols avec violences est très élevé, commis par plusieurs bandes de chaque quartier et très souvent sous la menace d’une arme (chombo). « La création du groupe de voie publique permettrait de se concentrer plus particulièrement sur ces faits et en interpeller les auteurs, c’est un travail qui demande de la surveillance, des filatures. Cette création recentrerait la BAC sur son cœur de métier, c’est à dire le flagrant délit. »
Toutes ces créations, nécessaire à l’efficacité du travail de la police nationale, ne nécessiteraient une dizaine de policiers, qu’ils ont fléchés dans un tableau.
Ils demandent par ailleurs une coopération technique entre la Police Nationale française et la Police Nationale comorienne, que préconisait le capitaine Chamassi lorsqu’il était encore en poste. Une action d’une « nécessité absolue dans la lutte contre la délinquance (échange d’information, partenariat) » qui pourrait éviter que les délinquants profitent « de l’échappatoire qu’offre l’absence de coopération régionale vers les pays voisins Comores Madagascar) ».
C’est une énième demande, et alors que la ministre a annoncé que des moyens avaient été mis en avant, on constate à la lecture de ce mémorandum que beaucoup reste encore à faire, mais qu’avec une organisation optimale, les effets pourraient être rapide en terme de sécurité.
A.P-L.
Le Journal de Mayotte