Le rapport que dresse la chambre régionale des comptes (CRC) sur le syndicat mahorais de gestion des déchets n’est guère glorieux.
outre-mer. »
Toutefois, des « fragilités » sont soulevées par le rapport, notamment « dans la gestion de ses moyens matériels et humains ainsi que dans l’exercice de ses missions ».
Sur le plan humain « avec plus de 200 agents, les effectifs ont crû sans pour autant disposer des compétences nécessaires pour rendre un service de qualité. La masse salariale d’un montant de 10 M€ a augmenté de l’ordre du quart entre 2015 et 2017. Le supplément familial de traitement représente 1 M€, soit 10 % de la masse salariale. » Le temps de travail de ces agents pose aussi question dans le rapport.
Les finances du syndicat sont aussi plombées par une gestion « discutable » du parc de véhicules indispensables à la collecte des déchets.
« Les cessions de véhicules de collecte sont réalisées dans des conditions contestables ; les charges de maintenance des camions ont été multipliées par quatre, passant de 70 000 € en 2014 à plus de 270 000 € en 2017. Le coût des locations, soit 1,6 M€ sur cette période, aurait permis d’accroître par acquisition de 43 % le parc de véhicules. 3,9 M€ de dépenses ont été ainsi consacrés à la location et l’acquisition de matériel roulant. »
Une gestion d’autant plus importante que »
Avec un budget de 26,3 M€, la situation financière apparait fragile. Sa capacité d’autofinancement de 0,3 M€ en 2017 ne permet pas à l’établissement de participer au financement de ses investissements. Dès 2018, la structure va être confrontée à des risques financiers : la réforme des bases fiscales pourrait se caractériser, à taux constant, par une perte de 2,8 M€ de recettes représentant un tiers des ressources de fonctionnement. »
Afin de redresser la barre, la CRC recommande au syndicat notamment de « Généraliser le recours aux marchés publics pour satisfaire l’ensemble de ses besoins en travaux, fournitures et prestations » ; Engager, en liaison avec la préfecture, une réflexion sur la refonte de ses statuts et des modalités de participation financière des collectivités » ; « Réorganiser la collecte des déchets » ; « Mettre en place une procédure limitant les risques de conflits d’intérêts » ; « Rationaliser l’organisation du temps de travail des agents »
Mais tout n’est pas bon à jeter dans la gestion des déchets. Concernant les achats par exemple, la Chambre note que « Le SIDEVAM 976 reconnaît ces difficultés ; il se donne pour objectif en 2018 de poursuivre sa montée en compétence en matière de commande publique ». En outre » il s’est engagé à passer des marchés publics dans un certain nombre de domaines » salue la CRC. La création d’un emploi de cadre qualifié en matière de marchés publics est prévue en 2018.
La mauvaise nouvelle pourrait concerner le personnel. Selon la CRC qui note d’importants coûts en ressources humaines, » L’établissement ne pourra pas exclure de mener une réflexion sur sa masse salariale pour dégager des marges de manœuvre. »
Ci-contre, le rapport complet de la CRC sur le SIDEVAM976
Y.D.