Le FESCUMA produit 11 artistes locaux pour l'édition 2018

Fescuma fête ses 4 ans. Sur un territoire où les scènes font défaut, le Festival Culturel de Mamoudzou est à saluer. Une sorte de petit frère de Milatsika. Pendant quatre soirées, le public va pouvoir applaudir des artistes locaux. Car c’est bien de cela dont il s’agit, « on veut promouvoir les talents de la région océan Indien, et leur servir de tremplin », explique Sidi Nadjayedine, élu en charge de la politique de la Ville à Mamoudzou.

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Du 5 au 8 juillet, la place de la République va voir converger les amateurs de musiques reggae, afrobeat, folk, traditionnelles aussi puisqu’on retrouvera les Debaa et Mbiwis. Espace et sécurisation des lieux feront bon ménage, expliquent les organisateurs.

La municipalité a débloqué 220.000 euros pour l’occasion, « pas totalement bouclés encore », indique Side Nadjayedine. En ces temps de contrôle de la Chambre régionale des Comptes, les organisateurs vont au devant des questions : « La moitié est dédiée aux artistes programmés. Les 10 associations sélectionnées pour organiser les activités culturelles des chants et danses traditionnelles, se partageront 22.000 euros pour les frais d’équipements liés à leurs prestations. Nous avons consacré 24.000 euros à la communication, et 30.000 euros à la logistique liée à la scène. Autre gros poste, la sécurité », détaille Ahamada Harribou, DGA Culture à la mairie.

Elle sera assurée par la police municipale, renforcée par 3 sociétés privées, « 50 agents de sécurité seront déployés sur la zone délimitée. » La Police nationale et la Croix Rouge seront présentes.

Un budget rassurant quand on sait que beaucoup de prestations lors de festivals départementaux il y a quelques années, n’ont jamais été payées aux artistes. Comme l’année dernière, c’est le prestataire Mayotte Production qui a été retenu pour gérer la venue des artistes.

Mtoro Chamou le 7 juillet

Sidi Nadjayedine et Ahamada Harribou lancent le FESCUMA 2018

En avant goût, les journalistes ont pu entendre le dzendzé de Baina, une artiste de 33 ans originaire d’Anjouan. Il a déjà sorti deux albums et en prévoit un 3ème à la fin de l’année, sa musique traditionnelle des Comores aborde les thèmes de l’amour et de la lutte contre la délinquance, « il va faire partie des grands si on parle un peu de lui », invité l’élu. Il se produira le jeudi 5 juillet, et partagera la scène au cours de la soirée avec Smaven Mafana, Dadiposlim, un artiste comorien qui allie des sonorités folk et zouk, El Djine, un jeune d’origine comorienne aux titres connus comme « Maman », « Dissa Dissa », et le Mahorais Diez dont le single remix aux influences afro est présenté comme un hit local.

Vendredi 6 juillet, se produira Goulam, à 22h30. Autodidacte à la guitare, comme quasiement tous les musiciens ici, il est imprégné des sonorités reggae, afrobeat et dancehall. EN octobre 2016 son titre « Nyora Mbili », chanté avec le jeune mahorais Reckman Seller, dépasse les 700.000 vues en 5 mois. Il sera accompagné par la chanteuse Siou.

On ne présente plus Mtoro Chamou, qui a déjà écumé les Francofolies, le Sakifo et bien sûr Milatsika. Il a notamment fait les premières parties de Higelin ou d’Arthur H. Son style est issu d’une fusion entre le Mgodro et des sonorités occidentales. C’est à La Réunion qu’il a posé ses bagages depuis 2013, il a sorti « Punk Island » en 2016.

Avec lui ce samedi 7 juillet, on retrouvera le Mahorais Rekman Seller. Son « Waho Lover » lui donne une bonne nototiété à Mayotte, il est élu Meilleur artiste Mahorais lors de la cérémonie des Voix de l’océan Indien à Saint Denis (La Réunion).

« Où sont les femmes ? »

La guest star du Fescuma 2018 c’est Naza, « l’idole des jeunes », avancent les organisateurs. Ce rappeur français d’origine congolaise, imprégné donc d’influence africaine, a connu le succès avec son album « Incroyable » en 2017. Il sera sur scène le samedi 8 juillet à 23h.

Les organisateurs s’y sont pris 3 ans à l’avance, et ils l’ont eu : l’icône Baco Ali assure la clôture du festival.

Une seule artiste féminine à ce FESCUMA, dommage : « Nous ne voulions pas que la mairie négocie en direct avec les artistes, il fallait donc passer par des producteurs. Peu de femmes en ont », explique Ahamada Harribou.

Un peu comme un concours de miss adapté au misters, « l’élection de l’ambassadeur de Mayotte » verra défiler la gente masculine, « un spectacle mettant en valeur la beauté de l’homme », le vendredi soir, de 20h à minuit.

La sécurisation des soirées présentée par le chef de la police municipale Anfane M’dogo

Enfin, pour laisser leur place aux jeunes talents, une scène ouverte sera proposée le samedi 7 juillet de 17h à 20h. Ils sont 23 à avoir été retenus après les auditions.

Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com

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