En marge de la manifestation qui s’est tenue ce jeudi matin devant le vice-rectorat, une délégation de femmes qui bloquent le service des migrations et de l’intégration de la préfecture depuis deux mois, était reçue en préfecture. « Une ambiance très tendue » rapporte Safina, membre du collectif des citoyens de Mayotte qui les a retrouvées ensuite.
Le sous-préfet chargé de la Lutte contre l’immigration clandestine, Julien Kerdoncuf, a essayé de les ramener à la raison, sur l’urgence d’obtenir des récépissés à jour pour certains demandeurs. « Il a notamment été question des 300 étudiants étrangers en attente de poursuivre leurs études. Mais les mamans lui ont répondu qu’ils allaient concurrencer les 400 étudiants mahorais qui n’ont pas obtenu de réponse sur Parcoursup, la plateforme qui gère l’après-Bac. »
Ce n’est pourtant pas en ces termes que la plateforme valide les vœux, les meilleurs dossiers trouvant généralement les débouchés souhaités, comme nous le faisions remarquer à Safina. Ce n’est donc pas un problème de place, mais de qualité de dossier, chaque cas doit donc être examiné. « En tout cas, la préfecture demande deux heures par jour pour étudier les cas en souffrance, mais les mamans soupçonnent l’influence de la Cimade ou de Solidarité Mayotte ». Une fronde contre ces deux associations humanitaires risque d’être menée, avertit-elle.
La tension monte, « on nous dit qu’ils vont envoyer les mobiles contre nous, ça va chauffer si c’est ça. La préfecture nous annonce une reprise des reconduites, mais pour combien d’arrivées ?! «
Une rencontre doit se tenir ce samedi à la MJC de Mangajou à Sada, « où nous allons évoquer la frilosité de la politique migratoire de l’Etat à Mayotte. »
A.P-L.
lejournaldemayotte.com