Littoral : la balade des gens inquiets

Le comité de gestion du conservatoire du littoral a passé la journée de jeudi près des cratères de Petite Terre pour évoquer les actions et les défis. C'était leur première rencontre formelle depuis 2012.

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Anil Akbaraly explique le déroulement de la journée aux participants en surplomb du lac Dziani

Certains semblent découragés, d’autres pleins d’espoirs. Tous font face aux mêmes défis.
La protection du littoral à Mayotte, c’est l’histoire de la marée à moitié haute ou à moitié basse. Il y a le braconnage, mais aussi les défrichages par le feu, les agriculteurs illégaux, les déchets qui jonchent le sol. Comme si les plantes invasives ne donnaient pas assez de travail aux agents.
D’un autre côté, il y a le travail qui est mené. Par le conservatoire du littoral, par des associations, et par le Département qui est depuis 2017 gestionnaire de quatre sites. Sur Petite Terre, il gère le site des cratères, qui s’étend du lac Dziani à l’aéroport, ainsi que la vasière des Badamiers. Sur Grande Terre, il y a le lac Karihani et le site de Saziley-Charifou.
Le comité de gestion, qui devrait se réunir chaque année pour chaque site a pris du retard. Aucune réunion depuis 2012. Il a donc été décidé de faire une grande journée, pour faire le tour des cratères de Petite Terre et évoquer tous les autres sites.
Anil Akbaraly est responsable de l’environnement au Conseil Départemental. « L’idée c’est de réunir les partenaires sur ce qu’on a fait, ce qu’on veut faire et ce qu’on peut faire » résume-t-il. « L’idée est de repartir sur de bonnes bases, en évoquant tous les sites le même jour. »

Des déchets isolés

En effet, si chacun a ses compétences, il était important de se rencontrer pour échanger et engager un travail commun. Par exemple, le conservatoire du littoral a un rôle foncier. « Sa mission principale, c’est l’acquisition de terrains, à des privés ou à l’Etat. C’est une protection foncière car derrière, il y a une réglementation qui interdit certains usages. »
Pour les quatre sites confiés au Conseil départemental, des agents sont chargés de nettoyer, élaguer, contrôler, prévenir. Mais les moyens humains manquent, notamment en raison d’un retard pris jusqu’à l’année dernière.

Anil Akbaraly

Toutefois les choses avancent. Sur Petite Terre, une convention a été rédigée avec les agriculteurs légaux, pour assurer des manières de cultiver respectueuses de l’environnement, limitant de défrichage notamment. Sur Saziley, un gros travail de prévention est réalisé auprès des promeneurs, et quantité de déchets sont ramassés sur les chemins de randonnée. Mais il reste des freins. Comme les parcelles cultivées illégalement qui font partir la flore protégée en fumée. Et les usagers goujats qui laissent des monceaux de déchets sur la plage de Saziley. Des déchets que personne ne peut ramasser, faute de bateau équipé et de personnel autorisé. Un casse-tête.

Derrière ces réflexions sans fin, se trouvent des objectifs concrets. Economiques. Le développement touristique et l’agriculture durable sont des horizons intimement liés à la protection de l’environnement. Sur Petite Terre, la communauté de communes, en charge de la gestion des déchets et du tourisme, se charge du nettoyage des sites du littoral. A Saziley, des discussions sont en cours pour aller vers une co-gestion similaire entre l’interco du sud et le Département. Discussions en cours aussi pour la gestion de la maison de Saziley. Réflexions aussi pour une meilleure surveillance des plages de Moya contre les braconniers qui pourrait passer par la suppression… du dortoir des gardes.
Beaucoup d’enjeux et d’idées donc, qui témoignent d’une prise de conscience au plus haut niveau. Le plus dur alors que « tout est important », sera désormais de « prioriser les actions ».
Y.D.

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