Maladie infectieuse, d’origine virale, la Fièvre de la Vallée du Rift* touche principalement les ruminants domestiques (bovins, ovins, caprins), mais peut occasionnellement contaminer l’homme. Depuis le 22 novembre 2018, cinq cas humains de la Fièvre de la Vallée du Rift ont été signalés par le laboratoire du Centre Hospitalier de Mayotte à l’ARS. Ces 5 cas, regroupés dans le temps, indiquent une nouvelle circulation du virus à Mayotte.
L’Agence de Santé Océan Indien et la Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt de Mayotte (DAAF) rappellent donc à la population l’importance de mettre en œuvre les recommandations et gestes de prévention pour éviter la contamination.
Qu’est-ce que la Fièvre de la Vallée du Rift
La Fièvre de la Vallée du Rift (FVR) est une maladie infectieuse, d’origine virale, qui affecte principalement les ruminants domestiques (bovins, ovins, caprins), provoquant des avortements et une forte mortalité chez les jeunes animaux.
Elle peut se transmettre à l’homme, dans la majorité des cas par contact avec le sang ou les organes d’un animal infecté (abattage, mise bas…). L’homme peut éventuellement se contaminer par la consommation de lait cru ou insuffisamment bouilli ou encore par des piqûres de moustiques.
La Fièvre de la Vallée du Rift ne se transmet pas directement d’une personne à une autre.
La maladie chez l’homme se manifeste généralement, par un syndrome grippal qui guérit en quelques jours mais, dans 5% des cas, des formes plus graves peuvent survenir (atteinte oculaire, méningo-encéphalite ou fièvre hémorragique).
Situation épidémiologique
L’existence d’une circulation du virus de la Fièvre de la Vallée du Rift (FVR) est connue à Mayotte depuis 2007, suite à l’identification d’un premier cas humain sur le territoire. Suite à ce signalement, la mise en place d’une surveillance rétrospective et prospective avait permis de retrouver une dizaine de cas humains entre 2007 et 2013.
Parmi le cheptel à Mayotte, depuis dix ans, la FVR était surveillée via les réseaux d’épidémiosurveillance. Ce suivi a permis de constater une décroissance régulière de la séroprévalence jusqu’en juin 2018.
Au second semestre 2018, la séroprévalence a de nouveau augmentée de façon significative.
Depuis le 22 novembre 2018, cinq cas humains de la fièvre de la vallée du Rift ont été signalés par le laboratoire du CHM à l’ARS. Ces 5 cas récents indiquent une probable nouvelle circulation du virus dans les cheptels de Mayotte. En effet aucune des 5 personnes malades n’avait voyagé hors de Mayotte durant la période d’incubation de la maladie.
Comment se protéger de la maladie ?
Afin de prévenir la maladie, il est conseillé de recourir à des gestes simples :
– Pour les personnes pratiquant des abattages d’animaux : se protéger (port de masque, lunettes, gants) et se laver les mains avec du savon
– Pour l’alimentation : bien faire cuire la viande, faire bouillir le lait, ne pas consommer de lait caillé, ne pas consommer la viande d’un animal malade
– Se protéger des piqures de moustiques : éliminer les lieux de ponte, se protéger des moustiques (moustiquaire, répulsifs)
Les actions mises en place sur le territoire, pour lutter contre la maladie
Du côté de l’Agence de Santé de l’Océan Indien. Depuis le premier signalement, chaque personne malade est interrogée par l’ARS Océan Indien afin d’identifier les facteurs de risque de la maladie et les éventuels déplacements.
Un traitement des gîtes larvaires et une démoustication sont également réalisés par le service de la Lutte Anti-Vectorielle autour des domiciles des personnes malades et éventuellement au sein de l’élevage en cas de contact avec les animaux.
Une information aux médecins a été faite pour renforcer la surveillance et l’identification des cas humains.
Du côté de la Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt. A la suite des premiers cas humains, les troupeaux repérés dans leur environnement ont été visités par les cabinets vétérinaires du département et les animaux prélevés.
La présence de virus a été confirmée sur un bovin et d’autres prélèvements sont en cours d’investigation.
Le suivi de la FVR sera accru en 2019, avec un échantillonnage de prélèvements réalisé systématiquement sur les troupeaux de bovins suivis en prophylaxie ou vaccinés.
La surveillance de la Fièvre de la vallée du Rift passe également par le suivi des avortements : Il est demandé aux éleveurs de signaler sans délai aux vétérinaires tout avortement survenant chez leurs animaux afin de faire les prélèvements à la recherche de la maladie.
La prévalence de la FVR dans la zone d’échange avec Mayotte étant importante, le risque de diffusion de la maladie est non négligeable en cas d’importation d’animaux.
* Le virus de la Fièvre de la Vallée du Rift a été isolé pour la première fois en 1931 au cours d’une enquête touchant les moutons dans une ferme de la Vallée du Rift au Kenya