Différents stands de sensibilisation auprès d’un jeune public, un concours de dessins, et une pièce de théâtre de l’association COMIDRAM, partenaire de l’Agence Régionale de Santé (ARS), étaient proposés au plateau sportif ce jeudi 16 mai.
Officiellement l’année 2014 signe l’élimination du paludisme à Mayotte, comme nous l’explique Patrick Rabarison, en charge de la Lutte Anti vectorielle à l’ARS : « Selon les critères de l’Organisation Mondiale de la Santé, il faut moins d’un cas pour 1.000. Nous ne sommes donc pas concernés. Mais si en 2014 et 2015 on enregistrait qu’un cas par an, en 2016, il y en a eu plus de 18, et en 2018, 50. Seuls 6 étaient acquis localement, la grosse majorité étant importée des Comores où sévissait une grosse épidémie en juillet-août 2018. » A Mayotte, 4 cas étaient originaires de la zone historiquement impaludée, à Dzoumogné-Bouyoni (Bandraboua).
Des moustiquaires volantes
Si on ne voit plus passer les pick-up vaporisateurs d’insecticides estampillés ARS, c’est qu’ils étaient utilisés lors de l’épidémie de Chicoungougna ou de dengue, « nous visions alors le moustique tigre, l’Aedes, vecteur de ces maladies qui n’a pas du tout les mêmes types de gîtes larvaires que l’anophèle, transmetteur de paludisme. » C’est ce qui explique aussi que la campagne se fasse en fin de saison des pluies, « l’anophèle aime les eaux stagnantes des rivières, il y en a donc toute l’année. »
La campagne de distribution des moustiquaires pré-imprégnée en sortie d’usine va être relancée, « il y a eu une rupture de stock en raison d’un changement de législation qui imposait de choisir d’autres fournisseurs. » Elle sont distribuées autour des zones de cas locaux et de cas importés. La distribution a repris à Dzoumogné, mais avec un impact pas toujours optimal, « les populations se déplacent, les moustiquaires disparaissent, il faut donc travailler surtout sur la sensibilisation et la prévention. »
L’ultime recommandation de Patrick Rabarison c’est de consulter sans attendre en cas de fièvre, « c’est une maladie qui se soigne très bien si elle est prise à temps. Dans le cas contraire, on peut en mourir, elle provoque d’ailleurs 400.000 décès par an dans le monde. »
Dans un environnement régional à risque, il le rappelle, « restons vigilants ».
Anne Perzo-Lafond