Décès du jeune de Longoni : l’ARS saisit à son tour le procureur en déposant un article 40

Le procureur Camille Miansoni avait décidé d’ouvrir une enquête sur les causes de la mort du jeune de 12 ans, afin de savoir s’il s’agissait ou non, d’une intoxication alimentaire. Cette hypothèse n'est plus d'actualité. Il a reçu l’appui de l’ARS qui souhaite reconstituer le déroulé de sa prise en charge médicale.

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Le centre médical de référence de Dzoumogné

On est encore loin d’avoir cerné les causes du décès du jeune de 12 ans, alors qu’il venait d’être admis au centre de soin de Dzoumogné la semaine dernière. Mais au fur et à mesure des avancées de l’enquête, le spectre de l’intoxication s’éloigne, pour laisser place à des interrogations médicales inhérentes à l’état de santé du jeune.

Sa scolarisation en 5ème au collège de Koungou avait incité la famille à suspecter une intoxication alimentaire, mais il semblerait qu’il n’ait pas pris de repas au sein de l’établissement.

Depuis ce décès, les cas de maux de ventre ou d’indigestion sur l’ensemble du territoire ont été traités avec une attention accrue, « mais sans rapport avéré entre eux », nous apprend Dominique Voynet, la nouvelle directrice de l’antenne mahoraise de l’ARS OI. Par mesure de précaution, des analyses de plateaux repas de la semaine ont été demandées par le vice-rectorat. A aussi été évoqué l’état sanitaire des denrées vendues dans des bacs en plastique aux abords des établissements scolaires, parfois les sandwichs contenant de la mayonnaise séjournent plusieurs heures au soleil.

« Nous avons la certitude que ce n’est pas une intoxication alimentaire », a indiqué Catherine Barbezieux, directrice du CHM devant les médias locaux ce lundi.

Recours à des spécialistes en santé publique

Malgré l’obstacle médico-légal délivré par le médecin, la famille a souhaité reprendre le corps pour l’enterrer au plus vite. Une coutume locale qui trouve son fondement dans la crainte de détérioration du corps sur un territoire aux fortes chaleurs. Une communication semble urgente pour rassurer les familles quant aux conditions de préservation et de restitution des corps dans les cas de nécessaire autopsie.

Pour Dominique Voynet, en l’absence d’examen post-mortem, il était nécessaire de connaître le déroulé des évènements à partir de l’admission du jeune à l’hôpital de Dzoumogné, « nous avons demandé au personnel de signaler tout dysfonctionnement. » Celle qui est aussi médecin anesthésiste a ainsi complété la saisine du procureur pour recherche des causes de la mort par un signalement, « nous avons déposé au parquet un article 40 sur cette séquence d’admission à l’hôpital. »

L’article 40 du code de procédure pénale impose à tout officier public ou fonctionnaire qui dans l’exercice de ses fonctions, a connaissance d’un crime ou d’un délit, d’en avertir le procureur de la République.

Un acte pas anodin donc que l’utilisation d’une telle suspicion de défaut d’alerte, que la directrice de l’ARS voit avant tout comme un moyen de « couvrir tout le champ des causes possibles de la mort, et de faire un travail propre. C’est seulement une saisine complémentaire à celle du procureur. »

Des spécialistes de santé publique de l’ARS « ici à Mayotte et à La Réunion », vont donc « reconstituer l’ensemble de la séquence. »

Anne Perzo-Lafond

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