Face aux 152 cas de dengue et aux risques d’entrée du paludisme, l’ARS se mobilise

La saison des pluies semble enfin pointer le bout de son nez depuis dimanche. C’est le moment de faire le tour des réserves potentielles d’eaux stagnantes, affectionnées par les moustiques, et de se protéger de leurs piqûres. L’enjeu est d’éradiquer les maladies comme la dengue, le chikungunya ou le paludisme. L’ARS met en place des méthodes innovantes.

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Œufs de moustiques au microscope

A Mayotte, la présence de moustiques vecteurs de certaines maladies comme la dengue, le chikungunya ou le paludisme, rend possible la survenue d’épidémies. En 2019, quelques cas de paludisme acquis localement ont été déclarés et depuis le mois d’avril la circulation de la dengue est observée avec 152 cas signalés à l’ARS.
Au niveau régional et international, la situation épidémiologique fait état d’épidémies de dengue et de paludisme, notamment dans des pays de la région Océan Indien (recrudescence de cas de paludisme aux Comores, épidémie de dengue à la Réunion). Le risque d’importation de maladies en provenance de ces pays est particulièrement élevé.

A l’approche de la saison des pluies, propice au développement des moustiques, les autorités sanitaires invitent à la plus grande vigilance. Au sein de l’ARS, 65 personnes assurent au quotidien à Mayotte des missions de LAV sur le terrain : 10 247 foyers ont été visités en porte-à-porte dans 12 communes, 56 enquêtes épidémiologiques réalisées suite à des signalements de cas de dengue, de paludisme ou de fièvre de la Vallée du Rift, 4.232 moustiquaires imprégnées de delthaméthrine ont été distribuées autour de cas de maladies

Géolocalisation des moustiques !

Un piège à moustiques en main, Jean-Michel Baudouin, principal du collège de Doujani, effectue de la sensibilisation auprès des scolaires

Lors des prospections sur le terrain et des enquêtes épidémiologiques, les localisations précises des gîtes à risques sont reportées sur une carte, ce qui permet une meilleure surveillance tout au long de l’année et les années suivantes.
La cartographie permet également aux collectivités de repérer les carcasses des voitures ou autres dépôts sauvages présents sur leurs territoires, qui sont autant de lieux de pontes des moustiques qui transmettent les maladies.

L’ARS mène régulièrement un programme de sensibilisation et de formation à la prospection et à l’élimination des lieux de ponte des moustiques, auprès d’agents communaux, de membres d’association et d’élèves.
Dans le cadre d’une démarche de santé communautaire, ces actions ont pour objectif de constituer un réseau de partenaires sur le terrain, pour faciliter la transmission des messages et prévenir l’apparition ou la propagation des maladies liés aux moustiques.

A l’approche de l’été austral, les acteurs se mobilisent pour sensibiliser la population à la lutte contre les moustiques. Il s’agit tout d’abord de convaincre les Mahorais de l’importance de repérer et d’éliminer, chaque jour les eaux stagnantes dans leur jardin, qui sont des lieux de ponte pour les moustiques, et de faire comprendre l’efficacité des gestes individuels de lutte contre les gîtes larvaires s’ils sont portés par le plus grand nombre. Avec comme objectif de réduire efficacement les risques de propagation de maladies transmises par les moustiques (dengue, chikungunya…)

Pour tout savoir sur les moustiques

Sensibilisation des élèves au mode de reproduction des moustiques

Parce que les moustiques sont l’affaire de tous, l’ARS invite la population à être « actrice de la protection contre les maladies transmises par les moustiques », en couvrant les réserves d’eau, en éliminant les eaux stagnantes autour de la maison (coupelles sous les pots, déchets…), en nettoyant régulièrement les gouttières, en supprimant les soucoupes et récipients, en abritant les pneus, en jetant les déchets dans la poubelle. « Pour réduire efficacement les risques de transmissions de virus par les moustiques, l’ensemble de la population doit être mobilisée. »

L’ARS et ses partenaires organisent un programme d’interventions autour de la prévention des maladies vectorielles au sein des établissements scolaires. Les stands permettront aux élèves de découvrir les thématiques suivantes de façon ludique : l’existence de plusieurs espèces de moustiques, le cycle de vie des moustiques : œufs, larves, nymphes (stades aquatiques) et adultes, les principaux symptômes des maladies transmises : fièvre, maux de tête, douleurs articulaires, les différents lieux de ponte (gîtes larvaires) des principales espèces de moustiques, les gestes de prévention : jeter les eaux stagnantes (tout récipient contenant de l’eau, pneus, vases, soucoupes, gouttières mal nettoyées, déchets …), observations des moustiques sous loupe.

Grandes opérations de nettoyage

Installation des moustiquaires imprégnées par les équipes de la LAV de l’ARS Mayotte

Cette action va permettre de toucher près de 3.000 élèves au sein des écoles participantes :
– le 30 et 31 octobre : Collège de Kwalé
– le 4 et 5 et le 25 novembre : Collège de Doujani
– le 12 et 14 novembre: Collège de Kaweni 2
– le 18 et 19 novembre : Collège de Pamandzi
– le 26 novembre : Lycée de Coconi
– le 2 et 3 décembre : Collège de Mtsangadoua
– le 14 et 15 janvier 2019 : Collège de Tsingoni
– le 16 et 17 janvier 2019 : Collège de Tsimkoura

En parallèle à ces animations, des actions de sensibilisation et d’élimination ou de traitement des lieux de ponte des moustiques seront également réalisées en porte-à-porte chez l’habitant par des agents de lutte anti-vectorielle (LAV), des associations et des agents communaux.

Les gîtes larvaires les plus fréquemment rencontrés sont des réserves d’eau (volontaires ou de négligence) et les déchets (divers objets pouvant contenir de l’eau). Ils sont étroitement liés au comportement individuel et leur résorption nécessite des actions d’éducation sanitaire couplées à la lutte mécanique. Afin d’améliorer l’efficacité et la portée des actions, l’ARS a mobilisé de nombreux partenaires pour de grands moments de nettoyage : à Doujani, Kawéni et à Cavani Sud.

Éradiquer les eaux stagnantes véritables gîtes larvaires

Cette année, l’association COMIDRAME, l’association Wenka culture, Médecins du monde, des associations de parents d’élèves, …, se sont fortement mobilisées aux côtés des agents de la LAV de l’ARS pour porter auprès des élèves les messages de prévention et les bons gestes à adopter. COMIDRAME animera des ateliers théâtres autour de cette thématique, une nouvelle approche pratique et ludique.

Les moustiques Aedes albopictus et Aedes aegypti, vecteurs du chikungunya et de la dengue, pondent et se multiplient principalement autour des habitations, dans tous les points d’eau stagnante.
Près de 80 % des gîtes de ponte sont de petits contenants créés par l’homme et présents un peu partout dans les cours et jardins : vases, pots, soucoupes, déchets divers… Le rayon d’action du moustique est relativement faible, moins de 100 m.
Lors de ses missions de sensibilisation à domicile, le service de lutte anti-vectorielle de l’ARS constate la présence de gîtes dans plusieurs maisons visitées. Il s’agit essentiellement de lieux de pontes potentiels liés à des négligences humaines. Cette situation laisse craindre une très forte augmentation de la densité de moustiques dès le retour des premières pluies estivales.

Les gestes d’élimination des gîtes larvaires sont pourtant à présent bien connus par la population, mais un effort reste à accomplir sur leur mise en pratique.

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