Covid-19 : Ouverture de lieux d’accueil des malades et de files dédiées à l’hôpital

Trois médecins sont atteints par le Coronavirus à Mayotte, dont un gravement, selon l’Agence Régionale de Santé de Mayotte. Pour faire face à l’accroissement soudain du nombre de cas ce lundi à Mayotte, les services de soins se réorganisent, détaille Dominique Voynet

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C'est le dispensaire qui a alerté les gendarmes

Lors d’une audioconférence de presse, la directrice générale de l’Agence régionale de santé (ARS) de Mayotte, Dominique Voynet revenait sur les circonstances de la contamination de l’un des médecins, placé en réanimation : « Il avait des symptômes depuis quelques jours, et a travaillé avec son masque et ses gants. Ce médecin réanimateur a malgré tout contracté la forme grave de la maladie. Les deux autres soignants se portent bien, et continuent même à travailler avec un masque, respectant les consignes nationales de mobilisation de toutes les compétences. »

Sur la pénurie nationale de masques, Dominique Voynet a toujours indiqué que l’hôpital ici en était doté, « et nous recevons une nouvelle commande, destinée aux personnels en contact avec les patients, essentiellement en réanimation et en néonatalogie. » Les libéraux seront également dotés, tout comme les PMI qui ont rouvert. Il est également possible de fabriquer des masques localement, en attente de l’homologation du ministère de la Santé, « des tests sont en cours et j’ai déjà contacté plusieurs fabricants à Mayotte. »

« Irrespect de l’isolement et du confinement »

Catherine Barbezieux et Dominique Voynet, réorganisent les services de l’hôpital

La nouveauté, c’est l’ouverture de lieux où pourront être hébergés des patients qui ne peuvent pas être confinés chez eux, « je vous dirai lesquels ». Une demande qu’avaient porté notamment le député Kamardine et la maire de Chirongui Hanima Ibrahima qui avaient demandé l’ouverture d’écoles. « Des sites qui pourront être équipés pour la surveillance médicale, et qui où pourront être livrés des repas. »

Le doublement de cas ne noie pas encore les services hospitaliers, mais on n’en est pas loin, ce qui incite à revenir sur des mesures prises précédemment, « nous rouvrons les dispensaires qu’avait fait fermer le plan Blanc qui n’est efficace que sur une courte durée. Ils accueilleront les malades et pathologies habituelles. » Le CHM lui-même est également réorganisé, « avec deux files, l’une sera dédiée aux maladies respiratoires, comme le covid-19, les autres pathologie dans la seconde. » En cas de services de réanimation engorgés, Dominique Voynet mise sur des « aides au niveau national », mais déjà bien sollicitées.

Tous les habitants ne respectent pas les consignes, « nos agents ont noté que des personnes malades ne portaient pas leur masques et ne restaient pas en isolement ou en quarantaine. C’est pourtant essentiel. » Le respect du confinement, un domaine qui relève du préfet.

Des marchés alimentaires fermés contrairement à la métropole

Les services de réanimation se préparent à la même avalanche de prises en charge qu’en métropole

Les profils des personnes contaminé est varié, « un des médecins rentrait de métropole en avion, mais à Bandrélé, c’est une contamination entre trois personnes qui se connaissaient. » Des arrivées aériennes qui alimentent toujours la polémique, puisqu’elles n’ont pas spécialement diminué, et que la prise en charge laissait à désirer ce lundi à La Réunion, « nous demandons une diminution drastique des vols », revendique Dominique Voynet.

Le faible taux de mortalité en Corée du sud et en Allemagne est étroitement lié à leur capacité de dépister en amont il y a quelques semaines, ce que la France n’a pas fait. Et comme à Mayotte, peu de chance de voir pratiquer le test à tout va, en raison du manque de capacité pour accueillir tous les cas positifs qu’on préfère donc placé à l’isolement chez eux.

Les 4 gestes-barrières

Sur les probabilité de l’attraper en extérieur, on a vu que les marchés couvert avaient fermé immédiatement ici, contrairement à la métropole. Des marchés alimentaires pourtant moins vecteurs de maladie que les supermarchés où les produits passent de mains de clients en mains de caissières… pour finir en mains de clients. Des barrières en plexiglas ont fait leur apparition. D’autre part, la disparition des marchés enlève un gagne-pain non négligeable aux populations précaires, « il va falloir trouver un moyen pour qu’elles arrivent à se nourrir. »

Un prometteur traitement à la chloroquine mis au point par le professeur spécialiste des maladies infectieuses Didier Raoult, de l’Institut hospitalo-universitaire de Marseille, est actuellement testé en métropole.

Anne Perzo-Lafond

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