Distribution alimentaire en cours à Koungou, Chirongui mise sur les bons

Les entreprises informelles représentaient les deux tiers des entreprises marchandes à Mayotte en 2015. L’arrêt de toute activité plonge donc ces 66% de la population « active » dans le besoin. Des distributions sont prévues ce vendredi par l’Etat, celles initiées par les mairies ont débuté.

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Koungou manage déjà sa propre opération de distribution alimentaire

La mairie de Koungou était mieux gardée qu’un fourgon de la Brink’s ce jeudi. C’est qu’une opération hautement sensible s’y déroulait : la réception et la préparation des panier alimentaire à destination des familles en grande difficulté. Au moment où nous arrivions, un camion chargé de 80 colis alimentaire quittait les lieux pour Longoni afin d’y délivrer sa précieuse cargaison.

« Nous avons préparé 600 colis en tout, qui seront distribués sur 3 jours aux 6 villages de la commune. Aujourd’hui, c’était Longoni et Koungou », nous rapporte Alain Manteau, le DGS de la commune. Dans chacun, un sac de riz, de la farine, du sucre, de l’huile, des tomates en boite, deux packs de lait, du vermicelle… Pas de dons, « tout a été acheté par la commune ».

Pour assurer la répartition, le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) est aux côtés de la mairie, ainsi que l’association Les gardiens du littoral, « mais aussi les jeunes que nous avons envoyés en BAFA pendant les vacances scolaires, et qui sont venus prêter main forte. »

« Pas de cohue »

L’équipe de la mairie, CCAS et association, qui a encadré l’opération

Pas de débordement, selon Issouf Oili, le directeur de la Police municipale, qui a encadré la distribution sur Longoni : « Il n’y a eu ni cohue, ni regroupement de personnes. Nous nous sommes positionnés sur deux points de regroupement à Longoni, et les pères et mères de famille qui avaient été identifiés et inscrits sur une liste sont venus les chercher les uns après les autres ». Une opération qui devrait être pérennisée, selon Alain Manteau.

Des mairies s’organisent donc, avec pas mal de réactivité. A Chirongui, Hanima Ibrahima Jouwaou écrit au préfet pour l’informer que dès ce vendredi, sa mairie « proposera à 200 personnes un repas qui sera distribué trois fois par semaine par les équipes du CCAS en porte à porte ». Dans le cadre de ce dispositif, le transport à la demande du CCAS ‘Gari la coco’ et son chauffeur seront mobilisés. Mais la maire veut aller plus loin, et toucher les zones les moins accessibles, celles dans lesquelles « nous ne pouvons réaliser de porte à porte et dont nous vous avons fourni la liste ».

Un millier de précaires rien qu’à Chirongui

Il faut un programme pour sortir du centre à Chirongui selon la maire

L’élue chiffre à « au moins un millier » le nombre de personnes susceptibles d’être concernées par cette problématique de très grande précarité, notamment « dans les villages de Mramadoudou, Malamani et Miréréni, des poches de pauvreté existant également dans les trois ‘grands villages’ ». Elle propose donc « des bons alimentaires de 70 euros qui comprendraient une liste de produits élémentaires (riz, boites de sardines, lait en poudre, carton de mabawas/viande, sucre, huile, farine, eau) ».

Un montant total qui se monterait à 70.000 euros, sur lequel la commune s’engage à mobiliser 10.000 euros, en appelant le concours de l’Etat, de la CSSM, via la Prestation scolaire ou le Département, en complément.

La mairie piloterait le dispositif auprès des fournisseurs, et en matière de distribution, « sur plusieurs jours pour éviter les regroupements ».

Toujours dans l’esprit de solidarité face au confinement, mais aussi d’empêcher la propagation du virus, Hanima Ibrahima Jouwaou demande au préfet de positionner « des citernes d’eau en urgence » à Mramadoudou au niveau de l’école, à Malamani au niveau du terrain de football et à Miréréni Bé au niveau du futur terrain de football. Ces zones accueillent une population à majorité étrangère qui ne disposent pas d’un accès à l’eau potable ce qui les place dans une situation très difficile tant pour boire que pour respecter les règles d’hygiène élémentaires. »

Anne Perzo-Lafond

1 COMMENTAIRE

  1. On pourrait profiter de cette crise, de sortir certaines personnes de l économie informelle? Les impôts, c est l entraide et au vu de la situation je ne m offusquerai pas de la solidarité bien au contraire…mais certains( pas tous) vivent très bien de l économie informelle…je me souviens très bien d un taxi mabawa qui ne voulait pas acheter une paire de lunettes a sa fille mais qui récupérait des loyers de maisons construites par l argent de son activité

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