Covid-19 – Dangers multiples autour d’un décès : la maire de Sada demande un protocole

Les services municipaux continuent à fonctionner, dont la prise en charge mortuaire, en ayant à gérer les gros rassemblements sans matériel de protection. Anchya Bamana s’adresse au préfet, au président du Département, et à la directrice de l’ARS Mayotte.

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Parce que les Congolais ont cru lors de la dernière épidémie d’Ebola que le contact physique avec le cadavre d’un malade était sans risque pour leur santé, la propagation du virus s’est accentuée dans ce pays.

L’accroissement des décès rapporté par l’INSEE depuis le 1er mars n’arrange pas les choses : gros rassemblements dans la cour du défunt, toilette mortuaire, transport du corps à la mosquée suivi d’une prière collective et mise en terre par plusieurs personnes sans moyen de protection… la maire de Sada réagit en demandant au préfet et au président du conseil départemental, la mise en place d’un protocole de prise en charge des morts en concertation avec les cadis. « Ces fondements religieux et sanitaires devront être expliqués à la population (…) Sans cette démarche, nos rites locaux de toilettes mortuaires, d’habillement et d’enterrement des morts risquent d’accélérer la propagation de la maladie. »

Prenant sa casquette de présidente de l’Union Départementale des Centres Communaux d’Action Sociale (UDCCAS), Anchya Bamana en appelle aussi à la directrice de l’Agence de Santé de Mayotte pour doter la mairie d’équipements de protection, ayant épuisé son « faible stock de gants et masques ». Elle rapporte les propos du premier ministre Edouard Philippe, incitant dans les outre-mer à « freiner peut-être encore plus que sur le territoire métropolitain », la propagation du virus, « compte tenu des limites de l’offre sanitaire existante ».

Que ce soit pour les élus qui continuent à travailler à la protection et à la sécurité des habitants, à l’état civil et aux services funéraires, au maintien de la paye, à l’assistance aux publics fragiles à travers les CCAS, ou pour les 800 agents, police municipale « qui peine à faire respecter les mesures de confinement », agents de voirie « qui œuvrent pour assainir l’espace public, ou CCAS « qui portent assistance aux plus de 4.000 personnes en situation de vulnérabilité sociale ».

La maire de Sada demande que le Fonds de solidarité évoqué par le préfet, soit mobilisé pour l’approvisionnement en masques, gants et gel hydroalcoolique.

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