Ils estiment leurs besoins à 10.000€ en moyenne, soit 16,8 millions d’euros pour 1680 chefs d’entreprises mahorais soutenus par l’association.
« Comme ce fût le cas avec succès en 2018, grâce aux soutiens de l’État, de la Caisse des Dépôts, et du Département de Mayotte, l’Adie souhaite constituer un fonds de relance conséquent pour sauver le plus grand nombre de micro-entrepreneurs, qui constituent à plus de 90% le tissu économique mahorais », déclare la structure.
Prêt de relance
L’Adie prépare dès à présent les conditions de la reprise « pour que la sortie du confinement soit une relance, un nouveau départ et non la fin pour les micro-entrepreneurs qui l’ont subi. »
« Les entrepreneurs sont terriblement anxieux de la suite, et beaucoup d’entre eux ne la voient pas du tout et envisagent de ne pas repartir. Cette perspective n’est pas supportable, elle n’est pas acceptable : ni supportable ni acceptable que tant de projets et d’espoirs portés se terminent par un échec immérité et le retour aux minima sociaux ; ni supportable ni acceptable que ces services rendus, cette richesse créée au profit de tous, disparaissent purement et simplement ; ni supportable ni acceptable que la dynamique d’inclusion et de participation active au bien commun s’interrompe et se transforme en déception, amertume et exclusion » commente Frédéric Lavenir, Président de l’Adie.
L’Adie a donc développé une nouvelle offre financière sur ses fonds disponibles afin de les soutenir dans cette crise inédite : un « prêt de relance » à taux bonifié associé à un prêt d’honneur à taux zéro. Elle a le « soutien et une écoute attentive des ministères du travail et des outre-mer ».
A Mayotte, suite à la crise de 2018, la réactivité de l’État et de la collectivité départementale pour abonder un fonds de prêt d’honneur d’urgence a permis de préserver l’activité de plus de 400 chefs d’entreprises. Aujourd’hui : l’Adie évalue les ressources nécessaires en fonds de prêt d’honneur à plus de 8.400.000 €. « Une somme qui ne pourra être réunie sans le concours de ses partenaires financiers historiques, dont le Département de Mayotte qui s’est fixé comme priorité la préservation des emplois et des entreprises ».
Reports et trésorerie
L’Adie soutient localement plus de 30% des créations d’entreprises. « Elle a ainsi financé et accompagné plus de 70% des entreprises existantes à Mayotte. C’est le seul acteur de microfinance présent à Mayotte et en mesure d’assurer des services de financement et d’accompagnement à tous les porteurs de projet et chefs d’entreprises n’ayant pas accès au crédit bancaire. Depuis le début du confinement, les salariés et bénévoles de l’Adie ont contacté leurs 2 800 clients et réalisé avec chacun d’entre-eux un diagnostic individualisé, afin de faire le point sur leur situation et de les conseiller dans leurs démarches pour solliciter les aides auxquelles ils sont éligibles », rapporte Annabelle Richard, Directrice Territoriale de l’Adie à Mayotte.
Pour l’Adie, la capacité de ses chefs d’entreprise à faire face à la réduction ou à la disparition de leur revenu d’activité est l’enjeu numéro 1. Une procédure accélérée de report d’échéance et de rééchelonnement est systématiquement proposée aux entrepreneurs faisant part d’une crainte quant à leur capacité à rembourser leurs mensualités.
Pour les entrepreneurs confrontés à des problèmes de trésorerie, l’association a également débloqué une ligne d’un million d’euros à l’échelle nationale afin de financer un dispositif de crédit de trésorerie pour couvrir les situations d’urgence.
L’Adie cite l’exemple d’un client interrogé début avril : « J’ai dû fermer mon entreprise mi-mars suite à l’annonce du gouvernement, mais n’étant pas propriétaire, je continue à payer des charges notamment le loyer et l’électricité. J’aimerai demander l’aide du fonds de solidarité mais le calcul de la perte du chiffre d’affaires n’est pas adapté à ma situation et j’ai l’impression de ne rentrer dans aucune case… Le report d’échéance et le prêt de secours de 1000€ proposés par mon conseiller Adie m’ont permis de soulager ma trésorerie en attendant le déconfinement et la reprise d’activité »