Covid-19 : le taux de cas positifs victime de la stratégie de tests ?

Selon le bulletin de Santé Publique France qui dresse un point de situation régional sur l'épidémie de Covid-19, le faible taux de positivité s'explique par la stratégie de tests, qui laisse de côté certains cas contacts. On compte près de 2700 cas confirmés pour plus de 10 400 tests selon SPF.

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Le nombre de nouveaux cas se tasse

Si l’on regarde attentivement la courbe des cas positifs au coronavirus à Mayotte, on constate deux choses, a priori positives : la courbe du total des cas se tasse, signe que l’épidémie progresse moins vite, et le nombre de nouveaux cas quotidiens baisse considérablement, ce qui pourrait même indiquer que l’épidémie est en recul.

Cette conclusion serait pertinente si la stratégie de tests s’orientait vers toutes les personnes susceptibles d’avoir contracté le virus, à commencer par les cas contact, ceux qui ont côtoyé un malade. Or selon Santé Publique France, « le dépistage des sujets contacts d’un cas n’est toujours pas systématique à Mayotte », ce qui « contribue à la
diminution du taux de positivité ».

Le taux de positivité souffre d’une stratégie qui oublie certains cas contacts assure SPF

Pour autant il ne s’agit pas d’y voir une quelconque volonté de sous-estimer l’épidémie, en effet le nombre de tests a augmenté, mais surtout « autour des clusters ou des situations à risque épidémique » ou « initiés par de nombreux passagers en partance de Mayotte en cette
période de congés estivaux. »

Dans le détail, « depuis le début de l’épidémie de COVID-19 à Mayotte, 465 patients avec un diagnostic de COVID-19 (cas confirmés ou cas probables) ont été hospitalisés au CHM (toutes causes, toutes durées, sans notion d’imputabilité de l’infection sur l’hospitalisation).

 280 patients hospitalisés en service de médecine

Au 15 juin, les dossiers médicaux des 239 premiers patients hospitalisés en médecine ont pu être analysés. La COVID-19 était le motif d’hospitalisation pour 207 d’entre eux (87%). Dans les autres cas, il s’agissait d’une découverte fortuite de l’infection. L’âge médian était de 57 ans [Q1: 45 ; Q3: 66] et les deux tiers d’entre eux étaient âgés de 40 à 69 ans (66%). Plus de la moitié des patients ont nécessité une oxygénothérapie (51%) et seulement 12 patients ont nécessité un transfert dans le service de réanimation.

65 patients hospitalisés en service de réanimation

Le bilan au 8 juillet, revu à la hausse par l’ARS depuis lors

Depuis le début de l’épidémie, 65 patients ont été admis en réanimation avec un diagnostic de COVID-19 : 38 formes pulmonaires, 11 cas de myocardites, 16 patients dont le portage a été découvert fortuitement (figure 3). L’âge médian de l’ensemble des cas admis en réanimation était de 51 ans [37 ; 63] (60 ans pour les formes pulmonaires) et 65% des patients étaient âgés de moins de 60 ans. Parmi ces 65 cas, 55 patients (85%) présentaient au moins une co-morbidité (dont l’obésité). La proportion de cas admis en réanimation est relativement faible par rapport au nombre de cas de COVID-19 confirmés biologiquement à Mayotte (<2,5%) et notamment pour les formes pulmonaires de la maladie (<1,5%).

Surveillance des décès Depuis le début de l’épidémie

37 décès avec notion d’infection COVID-19 ont été répertoriés (36 cas confirmés et 1 cas probable). Il s’agissait de 27 décès au CHM (dont 16 en réanimation et 11 en médecine), 5 décès à domicile, 3 décès en milieu hospitalier à La Réunion suite à des évacuations sanitaires et 2 décès sur la voie publique. L’âge médian des cas décédés était de 64 ans, 45,9% avaient plus de 70 ans. Il s’agissait de personnes âgés et/ou co-morbides. »

Y.D.

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