Un « accord cadre signé » avec les transporteurs en grève

Il aura fallu guère moins de 6 heures de négociations sous la médiation de la préfecture. Les grévistes de Matis ont accepté un "accord cadre" qualifié par le préfet "d'historique", qui sécurise les salariés quel que soit leur repreneur après l'appel d'offre du Conseil départemental.

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Le préfet a réuni autour de la table la Dieccte, FO transports, et le Département

La réunion organisée en urgence sous l’égide de la préfecture ce mercredi pour trouver une sortie de crise avec les transporteurs en grève s’est terminée avec des rires cordiaux. Elle avait pourtant commencé sur un quiproquo. Alors que les représentants de FO attendaient dans une salle de réunion de la préfecture, ceux du conseil départemental ne les ont pas reconnus et sont ressortis de la salle, persuadés qu’ils s’étaient trompés d’endroit. Une maladresse vite rectifiée qui n’a visiblement pas entamé la volonté commune de sortir d’un conflit social qui a pris des proportions insensées avec les affrontements du matin.

Sur la seule zone police, entre 5h et 11h, ces échauffourées ont fait 13 blessés dans les rangs des forces de l’ordre qui ont procédé à l’interpellation de 7 mineurs et tiré pas moins de 400 grenades.

On saisit dès lors l’urgence qu’il y avait à trouver une sortie de crise rapide, tant dans l’intérêt des élèves que dans celui des habitants en général.

« La solution pour sortir de ce conflit est de faire en sorte que FO transports et le Medef signent ensemble un accord professionnel qui garantira l’emploi et le transfert du contrat de travail dans sa totalité des salariés quel que soit leur employeur lors du prochain marché » expliquait mercredi soir le préfet à la sortie d’une réunion de plus de quatre heures avec le Conseil départemental et les représentants de FO transports de la société Matis. « C’est un accord historique », vantait ainsi le préfet pour qui « cet accord sera étendu par la ministre du travail et s’appliquera et s’imposera à toutes les entreprises et à tous les donneurs d’ordre à Mayotte » y compris les éventuels prestataires venant de l’extérieur. Le texte proposé sous la médiation de l’Etat satisferait donc à la principale revendication des grévistes pour qui l’appel d’offre prévoyant que les salariés soient « susceptibles d’être repris » n’était pas acceptable en l’état, car trop peu contraignant.

Les représentants de FO transport de Matis devaient encore convaincre leur base syndicale hier soir

Des discussion jusque tard dans la soirée

Mais la base gréviste se montrait frileuse à accepter cet accord que peu croyaient possible quelques heures auparavant. Le préfet, attendu à 19h sur le plateau de Mayotte la Première, a donc décidé de se rendre plutôt à Longoni à la rencontre des grévistes pour leur expliquer sa démarche, et les convaincre de donner mandat aux délégués syndicaux pour signer l’accord. C’est depuis le dépôt de bus qu’il a fait son direct, une heure avant que soit enfin signé un accord.

Cette issue positive ne règle toutefois pas sur le fond le problème de la violence de bandes et des caillassages qui vont avec.

Pour Bacar Attoumani du syndicat de police Alliance, les échauffourées du matin sont aussi le signe que « l’heure n’est pas à un nouveau diagnostic, il faut penser actions et résultats » estimait-il alors que les élus étaient reçus au ministère des Outre mers. Pour le syndicat de police, il faudra bien plus que « 30 effectifs supplémentaires et 10 véhicules pour mener à bien nos missions dans l’efficacité ».

Y.D.

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