Adrien Taquet au chevet des mineurs et des familles de l’action sociale de Mayotte

L’action sociale n’est plus la malade mourante qu’on a connue il y a quelques années, mais la marge de progression est encore immense. Les acteurs attendent beaucoup de cette visite ministérielle, surtout sur la prise en charge des jeunes en errance.

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Adrien Taquet, Mayotte, UDAF
Un déjeuner parmi les familles méritantes pour Adrien Taquet

C’était la fête à Dembéni ce dimanche, et c’est bien normal que le représentant ministériel de la protection de l’Enfance et des Familles soit accueilli dans la joie et la bonne humeur. Pour autant les doléances étaient au rendez-vous, qui ne concernait pas toujours le portefeuille d’Adrien Taquet, mais les sujets sont nombreux et interconnectés.

Du côté de l’Union Départementale des Associations Familiales (UDAF) tout d’abord, dont le président Ali Nizary, expliquait que la mise en place d’une politique familiale, requiert « des préalables » : « Ceux d’une lutte efficace contre l’immigration clandestine, contre l’insécurité, la convergence des prestations sociales, notamment le code de la Sécurité sociale, la cherté de la vie, etc. »

Nous avons demandé à Issa Issa Abdou, élu chargé de l’Action sociale du Département, ce qu’il attendait d’une telle visite. « C’est une très bonne chose que le ministre en charge de l’enfance arrive sur un territoire où l’actualité est ponctuée par l’insécurité qui est le fait de mineurs. C’est l’occasion pour nous de soulever les questions qui relèvent de la mission régalienne de l’Etat et éviter de continuer à vider un tonneau des Danaïdes, avec des expulsés qui reviennent, et une prise en charge de l’immigration des mineurs laissés sur le territoire qui nous dépasse. Nous ne pouvons pas gérer autant de jeunes non accompagnés. Nous allons faire un bilan avec lui de ce que nous avons mis en place au Département en matière de dispositifs de droit commun en lieu et place du grand vide qui prévalait, et grâce à la forte compensation de l’Etat. Mais il faut absolument décliner comme dans les autres départements, une solidarité nationale de prise en charge des mineurs. Nous attendons des réponses concrètes. »

Un bilan sur les dizaines de millions alloués

Une seconde sans le masque pour la pose photo avant un discours sur l’action de l’Etat

Dans son discours improvisé Adrien Taquet mettait surtout en évidence l’action de l’Etat depuis 2017, « qui n’a jamais accompagné à ce point l’île ». A raison, puisque ce sont des dizaines de millions d’euros qui ont abondé l’action sociale, décidés en 2016, un dossier porté par Ericka Bareigts. Gageons donc en effet qu’un bilan va être tiré sur les actions mises en place, surtout qu’il s’agit de pérenniser cette aide. En réponse à notre question sur l’absence d’application de la circulaire Taubira qui permet d’articuler la prise en charge de mineurs entre départements selon une certaine clef de répartition, pas de réponse d’une intervention de solidarité nationale pour l’instant. Son entourage fait savoir que des annonces seront faites ce lundi.

En réponse à Ali Nizary, le secrétaire d’Etat indiquait que l’accent avait également été mis sur la politique migratoire et sur l’éducation nationale. Cependant, la politique migratoire et en berne, et cela aussi, c’est de la responsabilité de l’Etat sur le plan diplomatique. Le ministre indique que la réussite ne peut être que « collective », « avec l’Etat, les communes, les associations », les parents. ont « un rôle fondamental à jouer en rappelant à leur progéniture les fondamentaux », s’adressait-il aux parents médaillés pour la réussite de leur éducation, « je vois d’ailleurs surtout des mamans parmi vous ».

En effet, il allait partager le déjeuner avec des tablées de mères, avec ou sans enfants, peu de papas, alors qu’ils ont un rôle fondamental.

Anne Perzo-Lafond

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