Caillassages à Koungou : « L’Etat n’est pas capable de sécuriser 5 km de route ?! »

Les habitants de Koungou se plaignent de ne plus pouvoir circuler après 17h et avant 5h du matin. Des délinquants caillassent chaque nuit les automobilistes.

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Tanchiki Maore inquiet de la multiplication des actes de caillassages sur les automobilistes à Koungou

De fortes explosions ont été entendues par les habitants de Koungou vendredi soir. Et les deux nuits qui suivirent furent émaillées d’incidents entre les forces de l’ordre et des jeunes de la commune. Des tirs de grenades lacrymogènes ont été continus dans la nuit de samedi à dimanche, nous confirme la gendarmerie. « La nuit fut longue, nous répond sobrement l’officier de garde, nous sommes toujours au prise avec des rivalités intervillages, de la part de jeunes désœuvrés, qui cherchent à caillasser les automobilistes pour leur subtiliser des téléphones portables ou de l’argent ».

Le chef d’entreprise Tanchiki Maore (MAP) était sur la route jeudi soir, il ne décolère pas : « Je me suis fait attaquer par des bandes alors que j’étais dans ma voiture. Ils ont fui quand ils m’ont reconnu, j’ai failli en attraper, mais j’ai été obligé de retourner à ma voiture de peur qu’elle ne soit vandalisée. Comment ça se fait que l’Etat n’arrive pas à sécuriser 5 km de route entre Majicavo et Trévani », village où est implanté son hôtel. « Ma famille est partie en métropole par peur des agressions, si ça continue, je vais les rejoindre définitivement ! », s’énerve-t-il.

Le balayage régulier sur Koungou par l’hélicoptère de la gendarmerie. Ici, le 1er novembre

Alors que se tiennent ce lundi matin les Assises de la Sécurité à Mamoudzou, il met en évidence la « pire nuit pour les caillassages » que celle de samedi à dimanche. La gendarmerie confirme être intervenue toute la nuit, « nous avons lancé de nombreuses grenades lacrymogènes. » Pas d’écho sur de potentiels blessés, « nous le saurons quand les gens vont venir déposer plainte ». L’enquête est en cours avec de possibles interpellations, rajoute l’officier.

Des habitants évoquent des jeunes livrés à eux-mêmes, qui seraient venus se réfugier à Koungou après les expulsions des familles du terrain Batrolo à Kawéni (montée SFR). Des habitations délabrées sur les hauteurs de Koungou, derrière le collège, seraient ainsi squattées par ces jeunes.

L’équipe du film « Le destin de Mo » avait été victime d’un de ces caillassages, leur cameraman avait été blessé en début de mois.

A.P-L.

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