Tsa Hachiri, la petite entreprise qui veut aider les autres à surmonter la crise

Trois jeunes entrepreneurs ont créé un site publicitaire pour inciter les entreprises mahoraises à "gagner en visibilité", le tout sous la forme d'un site touristique dédié à Mayotte, avec une ambition : survivre à la crise sanitaire.

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Tsa Hachiri, un vrai faux site touristique destiné aux entreprises mahoraises

Ils sont respectivement informaticien, entrepreneur en audiovisuel et consultant en entreprise. Saïd Zaïdou, Mohamed Ahmed et Abdallah Antoy ont créé en mars dernier une plate-forme visant à mettre en avant des associations ou des structures commerciales mahoraises, pour les aider à survivre, tout en générant des bénéfices.

« C’est un projet commun avec plusieurs jeunes Mahorais qu’on a mis en place lors de la première vague du Covid » relate Abdallah Antoy. Si l’idée du site Tsa Hachiri était déjà dans leurs esprits, le confinement a accéléré les choses, notamment en libérant du temps aux trois compères et à des amis bénévoles pour peaufiner le projet.

« On a vraiment travaillé dessus pendant le confinement pour aider les entreprises mahoraises à améliorer leur visibilité. On a constaté que pas mal de Mahorais sont en France métropolitaine et se retrouvent avec ce problème qui est de ne pas connaître les commerces, activités et endroits à visiter à Mayotte.
Partant de ce constat on a décidé de créer la plate forme pour aider commerçants, entreprises et associations à se faire connaître tout en gardant le contrôle sur leur annonce » détaille l’entrepreneur.

Sur le site, la page d’accueil diffère d’un annuaire commercial classique, et se donne un air de blog touristique. Le premier message destiné au visiteur est en effet « Explorez l’île aux parfums. Découvrez les meilleures adresses à Mayotte et profitez pleinement de nos bons plans ». Une façade assumée comme une stratégie marketing. Il faut en effet descendre un peu dans la page pour découvrir un autre slogan, invitant à « promouvoir vos biens et/ou services ». Le bas de page est, lui, consacré aux visiteurs, avec des onglets pour chaque commune et un appel à « découvrir des activités et des endroits uniques dans votre ville ».

En effet en matière de guide touristique, « sur Mayotte on a vu qu’il y a le Petit Futé, le Routard ou Booking mais qui ne sont pas destinés uniquement à la population ou aux entreprises mahoraises. On a voulu un site qui ne concerne que les Mahorais. » Le consultant en entreprise ne cache pas pour autant sa cible commerciale qui n’est « pas les particuliers ». L’objectif de cet annuaire aux airs de guide de consommation est bien de monnayer la visibilité pour des entreprises et associations désireuses de se faire connaître.

« Au début on était partis pour faire un site qui soit associatif. Parmi les problèmes qu’on a constatés, c’est que depuis les années 2000 il y a toujours des annuaires en ligne et ils finissent par fermer, car ils sont gratuits et qu’il n’y a pas beaucoup de travail derrière.

Sur la forme, « à chaque fois qu’une entreprise est inscrite dans une commune elle sera ajoutée dans la commune concernée » ce qui permet aux particuliers de trouver plus facilement une entreprise, touristique ou non, dans un lieu précis.

Dans les faits, les onglets du site évoquent déjà plusieurs annonces par commune, mais Tsa Hachiri n’a pour l’heure qu’un seul client, une auto école. L’affichage étant le fruit d’une « stratégie » liée « à l’algorithme » qui donne l’impression de proposer plus d’annonces qu’il n’y en a réellement.

Mais selon le co-créateur de la plate-forme, cet unique client a permis de tester le modèle économique de la start-up. « Notre idée, c’était donc de proposer un travail de référencement, mais aussi un accompagnement », accompagnement expérimenté avec l’auto école. « Leurs photos étaient belles mais la présentation était bancale, on les a aidés à remodeler l’annonce. S’il y a un mot qui va à l’encontre de leur stratégie commerciale, on propose autre chose » poursuit Abdallah Antoy.

En pleine crise sanitaire, et alors que le secteur touristique est aussi durement touché, difficile de savoir si les acteurs du tourisme trouveront leur bonheur dans ce service. Mais l’idée a le mérite d’exister, et de rappeler que Mayotte reste plus que jamais une terre d’innovation.

Y.D.

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