Dzaoudzi : sous le futur jardin botanique, l’Histoire

Jusqu’à présent zone à peine défrichée où trônait un vieux puits, la place de France voit à la fois un bel avenir se dessiner devant elle, et son passé remonter à la surface.

0
1250
INRAP, Mayotte
Un puits et des sépultures mis à jour sous la place de France

Un chemin de terre parmi les herbes folles dessinait l’unique usage de cette place qui fait face au MuMa : transiter au plus court vers la case Rocher ou vers l’hôpital de Petite Terre. Le maire de Dzaoudzi Saïd Omar Oili, en a eu une toute autre vision, « je souhaite aménager ici un Jardin botanique intergénérationnel », nous expliquait-il.

Avant de procéder à la nouvelle toilette de l’endroit, un ravalement de façade et de profondeur a été pratiqué, avec des vestiges mis en évidence par trois archéologues bordelais de l’INRAP, l’Institut national de recherches archéologiques préventives. Un puits et une quinzaine de sépulture ont été mis à jour, rappelant le rôle passé de ce chef lieu de Mayotte depuis 1946 : « En 2006 déjà, j’avais écrit un article pour rappeler l’importance de Dzaoudzi et souligner que notre histoire ne commence pas en 1841. Les vestiges qui ont été découverts prouvent l’importance de notre ville-chef-lieu avant que la capitale ne soit transférée à Mamoudzou », rapporte encore le maire. Les soubassements d’une chapelle chrétienne viennent aussi d’être dévoilés, à quelques pas de l’actuelle chapelle Saint Michel.

Saïd Omar Oili et Wandel Migeon, archéologue de l’INRAP, font le point des découvertes

Déjà en 2011, alors que des travaux d’extension de la préfecture étaient menés, à quelques mètres de là, un cimetière musulman évalué entre le 12ème et le 16ème siècle, avait été découvert.

Ces vestiges, Saïd Omar Oili compte les utiliser comme un « plus » pour son Jardin botanique : « Nous allons installer des panneaux avec photos à l’appui des découvertes archéologiques, pour que les gens connaissent leur Histoire Des panneaux seront aussi implanté dans le cadre du projet, pour apprendre aux enfants les différents types d’arbre et leurs caractéristiques. Le monument aux morts sera déplacé pour que les cérémonies se tiennent dans cet endroit préservé. »

L’élu va utiliser le rapport des archéologues comme une base d’un parcours à la fois historique et botanique, « ce sera l’Histoire de l’îlot de Dzaoudzi qui renferme encore beaucoup de mystères. »

Anne Perzo-Lafond

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here