Un « cœur de ville » bat entre Mamoudzou et la CADEMA

Un centre-ville où déambuler et où il fait bon vivre, c’est le rêve fait par les élus de Mamoudzou depuis deux ans. Ce jeudi était abondée la Convention Action Cœur de Ville, un fond national qui doit relooker 222 villes en France.

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Action coeur de Ville, Mamoudzou, Mayotte
Les masques sont tombés le temps d'une photo collector entre Rachadi Saindou, pt CADEMA, et Dhinouraine M'colo Mainty, mairie de Mamoudzou

« Quand les habitants de Mayotte se rendent à Mamoudzou, ils doivent sentir qu’ils sont dans une capitale, à travers les infrastructures mais aussi les services rendus. Ils doivent être contents d’être là ». Dhinouraine M’colo Mainty, 1er adjoint au maire, tient la rampe de l’ambition pour un programme « Action cœur de ville » initié en 2018. « L’équipe précédente avait déjà commencer à le reconfigurer. Le sous-préfet Jérôme Millet explique l’évolution à attendre : « Nous passons du temps des études à la phase concrète des travaux. Ce qui devrait jouer le rôle d’accélérateur de la consommation du plan de relance. » Avec une condition, que le territoire s’approprie les projets, « l’Etat doit être moins prescripteur qu’accompagnateur. »

A l’image de Rochefort, Bayonne, Basse-Terre ou Grasse, Mamoudzou est avec Pamandzi et Dembéni, l’une des 222 collectivités bénéficiaires du plan national Action cœur de ville. Il répond à une double ambition : améliorer les conditions de vie des habitants des villes moyennes et conforter le rôle de moteur de ces villes dans le développement du territoire.

Le bâtiment rénové de l’ancien tribunal abritera le « tiers-lieu »

Mamoudzou vise plusieurs axes pour revoir à la hausse la qualité de vie des habitants : valoriser les espaces publics, notamment avec le transport en commun en site propre, et de promenade, celle du bord de mer est très attendue, une offre commerciale et culturelle attractive, etc.

Marion Sybillin, Chef de projet cœur de ville pour Mamoudzou, nous en dit un peu plus. « En 2021, doit voir le jour un tiers lieu qui accueillera les habitants pour diffuser des informations sur l’amélioration de l’habitat, les modes d’auto-construction, avec à l’intérieur, un espace de coworking ». Il intègrera les murs de l’ancien tribunal, l’un des deux bâtiments jumeaux rue du Bar Fly. « Nous attendons l’aval de la préfecture pour lancer les travaux. » Nous avions déjà évoqué le blocage sur le foncier, avec l’attente d’un transfert de l’Etat vers la CADEMA.

Les chemins de traverse

Viendra ensuite la rénovation des chemins piétonniers, « dont les nombreux escaliers empruntés par les écoliers pour couper à travers les artères. » Celui de la rue Boboka était prévu au planning de 2020, « mais un mur de soutènement s’est affaissé, retardant sa mise en œuvre. Une étude du sol doit être menée. » Une rénovation du cheminement piéton qui doit permettre de se déplacer avec plus d’efficacité à pied, « et d’éviter de prendre sa voiture. Un itinéraire découverte du patrimoine de la commune chef-lieu est également au programme, ainsi que l’amélioration du look des petits commerces, etc.

Signature de la convention tripartite

Pour mener à bien ce programme de réaménagement qui s’étale sur la durée, 5 milliards d’euros sont mobilisés sur 5 ans pour l’ensemble des 222 collectivités sélectionnées. La Banque des territoires, Action logement et l’Agence nationale de l’habitat, sont les partenaires de ce programme pour faciliter et soutenir le travail des collectivités locales.

La Convention Action Cœur de ville était signée ce jeudi entre l’Etat, la commune de Mamoudzou et la communauté d’agglomération CADEMA. Car le dispositif juridique est obligatoirement porté par un EPCI (Etablissement Public de coopération Intercommunal). Justement, de coopération, il n’y en a plus trop ces temps-ci entre la commune et la CADEMA. Impossible de ne pas s’interroger sur le devenir de ces actions s’il y avait divorce, Mamoudzou ayant décidé de claquer la porte, Pamandzi ayant fait de même en Petite Terre. Cette signature est la preuve que rien n’est irréversible, et pour Marion Sybillin, « il faut souligner la volonté des élus de ne pas bloquer le projet. » Selon nos information, un mariage de type polygame serait à l’étude.

La population ne demande pas mieux, avec à la clef des réalisations d’embellissement de son quotidien.

Anne Perzo-Lafond

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