Equipements sportifs de Mamoudzou : « kit » ou double pour les prochaines compétitions régionales

Quatre équipements dernier cri, trois plateaux couverts et un gymnase en dur, sortent de terre à Mamoudzou. En plus de faire mentir ceux qui disent que rien ne bouge à Mayotte, ces sites, livrés dans quelques mois, seront précieux pour la jeunesse mahoraise et pour l'image régionale de l'île. Le tout en un temps record grâce à des éléments préfabriqués.

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Le plateau sportif du baobab, bâti en quelques semaines sur le même modèle que ceux de Kawéni et bientôt Doujani

Qu’est ce qui sort de terre et atteint plusieurs dizaines de mètres en quelques semaines à peine ? A priori on penserait plus aux bambous qu’aux gymnases. Et pourtant.

Ce jeudi, la Ville de Mamoudzou organisait une petite visite de trois gros chantiers d’équipements sportifs répartis sur le territoire de la commune. Au menu, deux plateaux sportifs polyvalents et couverts à Baobab et Kawéni, qui seront les grands frères d’un projet analogue à Vahibé. Enfin à M’Gombani, un gymnase est lui aussi sorti de terre derrière la MJC. Sur chaque chantier, les automobilistes et autres passants n’auront pas manqué de remarquer les larges structures en bois qui sont un peu la signature de ces projets.

Le plateau de Baobab, et ceux de Kawéni et Doujani, sont pensés pour devenir des gymnases à part entière

Le premier chantier, le plateau de Baobab, sera livré « fin juin » et pourra accueillir volley, basket, handball et même tennis « pour en faire un lieu sportif majeur » explique Stéphane Aimé, du cabinet Tandem Architecture, en charge des chantiers de Baobab, Kawéni et Vahibé, bâtis sur le même modèle.

« Sur les trois sites, la demande initiale était de faire juste une couverture sur les plateaux. On a proposé un projet évolutif et innovant pour qu’à terme la couverture des plateaux devienne un gymnase. Donc on a proposé des extensions possibles qui vont permettre à la mairie de s’équiper de vestiaires, de tribunes et d’une façade qui viendra envelopper l’ensemble du projet. On est aussi sur une démarche innovante avec des matériaux étonnants comme la toiture en matière textile, qui laisse passer la lumière naturelle, source de grosses économies en matière d’éclairage, il est très léger donc on a fait des économies en béton, et le bâtiment s’est constuit en un temps record puisqu’en 15 jours on a monté la charpente et en 15 jours on a fait toute la couverture. En trois semaines l’enveloppe et la structure étaient montés. Cela a demandé beaucoup de travail pour que tous les éléments soient préfabriqués et assemblés sur place ».

Un enjeu local et régional fort

Rarement des bâtiments sont sortis aussi vite de terre à Mayotte, et c’est une bonne nouvelle (ici à M’Gombani)

A M’gombani, le bois est aussi ce qui ressort en premier de l’extérieur. A l’intérieur, les gradins presque finis, et les vestiaires déjà carrelés donnent une idée de ce qu’offrira le site, tant aux jeunes de Mayotte qu’aux sportifs et visiteurs de la zone lors des jeux à venir.

Car rappelle l’architecte, il s’agissait « d’équiper la ville de Mamoudzou pour accueillir à terme les futurs jeux des îles, c’est un objectif qu’on a appuyé sur notre dossier : que les plateaux puissent devenir de vrais gymnases pouvant accueillir de belles compétitions.

Pour le recteur Gilles Halbout, également depuis le premier janvier en charge de la jeunesse et des sports, l’enjeu est surtout crucial pour les jeunes Mahorais qui, eux, jouiront tous les jours de ces temples du sport.

L’architecte voulait des plateaux qui deviennent à terme des gymnases adaptés aux compétitions internationales

« Avec ce qui en ce moment se passe partout sur le territoire, les jeunes de Mamoudzou auront de la chance de pouvoir après l’école continuer à pratiquer du sport dans des lieux comme ceux-ci. C’est aussi un moyen de lutter contre les dérives violentes et la formation de bandes. Les jeunes, on a besoin de leur donner de bonnes conditions d’épanouissement et le sport en fait partie. Concernant l’éducation nationale, on a une belle cohérence de l’éducation à l’école à l’éducation populaire et sportive, en partageant nos équipements. Ce qui se construit c’est d’abord pour les jeunes, dans les collèges et lycées ou à l’extérieur : à chaque fois le rectorat participe, parfois à une hauteur d’un tiers des financements. »

Y.D.

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