Comores. Le président Azali nomme un gouvernement de fidèles

Six ministres sur les treize ont été reconduits à leurs postes avec de légers réaménagements de leurs fonctions. Sept nouveaux ministres et un secrétaire d’Etat font leur entrée dans la nouvelle équipe. Le président Azali Assoumani a décidé de jouer la carte de la continuité. On compte, parmi les nouveaux entrants, des technocrates qui ont toujours accompagné la ligne tracée, à savoir l’Emergence du pays à l’horizon 2030.

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Comores, Azali
Le pt Azali n’a pas nommé un gouvernement d’ouverture. (Palais de Beit –Salam)

Le président Azali Assoumani a nommé un nouveau gouvernement jeudi 26 août. La seule lecture faite est que cette nouvelle équipe est composée de personnalités fidèles au président. Les uns et les autres ont travaillé à ses côtés de près ou de loin dans la mise en œuvre de sa vision de développement.

Le respect de l’équilibre des îles et une seule femme

Tenu à respecter l’équilibre des îles, le président a choisi deux ministres et un secrétaire d’Etat de l’île de Mwali (Mohéli), quatre ministres et un secrétaire d’Etat de l’île de Ndzuani (Anjouan) et sept ministres de la Grande-Comores (Ngazidja). On compte seulement une femme, Mme Loub Yakout Zaidou, ancienne infirmière d’Etat, nommée à la Santé, à la protection sociale et à la promotion du Genre.

Six ministres de l’ancienne équipe ont été reconduits à leurs postes avec quelques légers réaménagements de leurs fonctions. Le ministre premier (qui remplace de facto le président en cas d’empêchement définitif de ce dernier) est Bianrifi Tarmidhi à qui on a confié les Postes, les Télécommunications et l’Economie numérique. Le porte-parole du gouvernement, Houmed M’saidie, autrefois patron de l’Economie et des investissements s’occupe désormais de l’Agriculture, la Pêche, l’Environnement, le Tourisme, l’Urbanisme et l’Artisanat

Le département des Affaires étrangères est toujours occupé par l’ancien vice-président de l’Assemblée, Dhoihir Dhoulkamal. Le ministre de l’Aménagement du territoire reste le même, Afretane Yssouf, ingénieur en travaux publics et ancien technicien du bureau de l’Union européenne à Moroni.

Le portefeuille de la Justice, des Affaires islamiques, de la Fonction publique, des réformes de l’Administration et des Droits de l’Homme est confié à Djaé Ahamada Chanfi précédemment ministre des Transports maritimes et aériens et ancien conseiller diplomatique du chef de l’Etat.

Les nouveaux ministres assureront la continuité de la ligne tracée. (Photo : Al-watwan)

Des technocrates attachés à la politique du président

Les sept nouveaux ministres sont, pour la plupart, des fidèles, des technocrates qui ont toujours accompagné la ligne tracée, à savoir l’Emergence du pays à l’horizon 2030. On notera, en premier, Kamalidini Souef, douanier de formation, patron des douanes comoriennes de juin 2016 à août 2021, ce technicien de l’ombre devient ministre des Finances, du Budget et du Secteur bancaire en remplacement d’un autre fidèle, Said Ali Said Chayhane qui a occupé ce même poste à la même période.

Le ministère de l’Economie, de l’Industrie, des Investissements et de l’Intégration économique est confié à Mze Aboudou Mohamed Chanfiou, économiste, banquier, ancien vice-gouverneur puis gouverneur de la Banque centrale des Comores. L’homme a été le maître à penser de la Conférence des partenaires au développement des Comores (CPAD) tenue à Paris en décembre 2019 et co-parrainée par la France et la Banque mondiale.

Le portefeuille de l’Intérieur, de l’Information et de l’Administration territoriale est assuré désormais par Mahamoud Fakridine, gendarme de formation et compagnon longue date du président. Homme du sérail, il était jusqu’ici patron des renseignements généraux, chef de la Direction nationale de la documentation et de la protection de l’Etat (DNDPE), le principal service comorien qui chapeaute les renseignements civils et militaires.

Le cinquième nouveau ministre s’appelle Djaffar Salim Allaoui alias Sarkozy, ancien ministre de l’Intérieur et ancien patron des Forces de gendarmerie anjouanaises (FGA) sous le régime du Colonel Mohamed Bacar à Ndzuani (Anjouan). Il est nommé ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, des Arts et de la Culture. Il était, jusqu’ici, chef de l’Administration des impôts dans l’île.

Ancien président de l’Union des chambres de commerce, Ahmed Ali Bazi, fils d’un ancien vétéran politique décédé en 2019, est nommé ministre des Transports aériens et maritimes. Discret, il connait bien les milieux d’affaires du pays, le secteur privé en général et peut jouer le rôle de catalyseur dans la recherche de solutions aux problèmes de connectivité maritime et aérienne.

Les deux derniers ministres sont des novices en politiques. Dr Takidine Yousouf, médecin de formation, ancien médecin-chef du district sanitaire de Mremani dans la région de Nyumakelé à Anjouan, il était directeur de cabinet du président de l’Assemblée de 2015 à 2017 avant de devenir secrétaire d’Etat à la coopération internationale. Il occupe le portefeuille de la Jeunesse et Sports et de l’Emploi.

Le dernier du peloton est Ali Ibouroi, douanier de formation. Ancien cadre de la Direction générale de l’Economie, il fera presque toute sa carrière à l’Union africaine à Addis-Abeba au département des douanes puis au département de l’Energie de l’organisation panafricaine. Il est nommé ministre de l’Energie, de l’Eau et des hydrocarbures.

A.S.Kemba, Moroni

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