Ouverture du procès du GIR et de ses méthodes de démantèlement des trafics de drogue

Après de nombreux renvois, notamment liés au contexte sanitaire, l’affaire du Groupement d’Intervention Régional devrait finalement trouver son épilogue, 10 ans après les faits. Présent, le célèbre avocat Me Szpiner a déjà commencé à donner de la voix.

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GIR, Me Szpiner, Mayotte
Me Morel, de face, et Me Szpiner de dos, défenseur de C. Le Mignant et de G.Gauthier

Le procès du GIR s’est bien ouvert ce mercredi matin dans une salle d’audience étonnamment vide. Avec une personnalité forte dans le prétoire, Me Francis Szpiner. L’avocat a eu par le passé à défendre des clients de renom, comme l’ancien président Jacques Chirac, l’empereur Bokassa, ou encore le fondateur du GIGN Christian Prouteau dans l’affaire des écoutes de l’Elysée. C’est pourquoi son recrutement pour assurer la défense de Gérard Gautier, l’ancien patron du Groupement d’Intervention Régional (GIR), accusé d’importation et de détention non autorisée de stupéfiants, ressemblait à l’aveu d’un dossier compliqué pour la défense.

C’est une affaire connexe à celle du décès de la jeune Roukia Soundi, par overdose à 18 ans en janvier 2011. C’est lors de l’enquête que le juge d’instruction Hakim Karki met la main sur un trafic de drogue dont les statistiques d’interpellation avaient grimpé en flèche depuis l’arrivée du GIR et de Gérard Gautier. Flairant des coups d’opportunité d’entrée de la drogue pour gonfler artificiellement les résultats du Groupement, il déclenche une enquête. Un imbroglio d’indic, de policiers et de gendarmes est impliqué à des degrés divers, qui incitait l’ancien procureur de Mayotte, Camille Miansoni à reprendre le dossier, jugeant que « des charges suffisantes » existaient pour appeler à la barre Gérard Gautier, ainsi que 7 autres personnes. Nous avions eu accès à son réquisitoire qui s’appuyait sur des écoutes téléphoniques.

On s’attendait pour un procès de cette importance, qui met en scène l’ancien patron du GIR et un avocat d’expérience comme Me Szpiner, à une audience présidée par le président du tribunal Laurent Ben Kemoun en personne, et avec la tête du parquet, Yann Le Bris, mais il n’en est rien. C’est la juge Liselotte Poizat qui doit faire face aux coups de buttoir de l’avocat, et le vice-procureur Bruno Amouret, en représentant du parquet.

Ayant vécu l’historique de l’affaire, Me Kamardine, défenseur d’un des indics du GIR, était finalement le principal contradicteur de son célèbre confrère en début de l’audience, notamment pour demander que soit entendu le juge Karki en visioconférence.

Un procès qui risque de durer une bonne partie de la journée.

A.P-L.

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