Poursuivant l’objectif d’une éducation et d’une formation de qualité, sur un territoire où l’école peine à scolariser toute sa jeunesse, Soula Saïd Souffou émet plusieurs propositions à différents niveaux.
L’ancien DGS remet en perspective, «la première école maternelle date de 1993, il y avait un collège et un lycée au début des années 80 et le premier BTS a été créé en 1999». Face à la forte immigration clandestine, c’est tout un pan des jeunes scolarisés qui ne pourront accéder aux études supérieures, puisque scolarisés obligatoirement jusqu’à 16 ans, ils sont à leur majorité rejeté par le système, « souvent acceptés sur Parcours Sup, ils se voient refuser la délivrance d’un visa. Ils se retrouvent alors livrés à eux eux-mêmes, sans aucune perspective », avec un risque « d’entrer dans la délinquance ».
Faible taux de réussite, « le taux de retard à l’entrée en 6ème de 20% contre 12% en France métropolitaine », fort taux de chômage, fort taux de contractuels, et d’échec en 1ère année d’étude supérieure, 92%. Un chiffre à mettre lui aussi en perspective, puisqu’en métropole, la ministre Frédérique Vidal déplorait 60% de taux d’échec en 1ère année d’université, qui monte à prés de 80% à La Réunion et en Guyane, comme le rapportent nos confrères du Monde.
Le plan d’actions de Soula Saïd Souffou, se décline en 41 points, portés sur les 1er et second degrés, l’enseignement supérieur et la formation professionnelle, et enfin la mobilité. Il formule le souhait de voir s’éteindre les Algeco, qui reste contraint par la place et un foncier difficilement accessible, de soutenir la structuration des associations de soutien scolaire à travers un « chèque de réussite scolaire », d’accompagner les collectivités dans la mise en place de véritables restaurations scolaires, soutenir la préparation à la mobilité en faisant intervenir des associations étudiantes, ou renforce la santé scolaire. Ce dernier point souffre du déficit de médecins scolaires, et de médecin tout court d’ailleurs sur le territoire.
Des partenariats pour réussir sa mobilité
En matière d’enseignement supérieur, il préconise notamment d’améliorer la qualité de vie des étudiants scolarisés à Mayotte « en proposant un large éventail de réductions et avantages pour accéder aux sports, aux loisirs et à la restauration en dehors du site du CUFR », de créer un véritable campus universitaire (c’est dans les tablettes du département), une université de plein exercice (dans les tablettes de la ministre), de constituer, à La Réunion et en métropole, une réserve de logements étudiants du Conseil départemental de Mayotte pour faire face aux retraits récurrents d’attribution de logements étudiants dus à leurs retards d’acheminements sur leurs lieux de formation, ou d’accompagner la structuration d’un réseau de tutorat entre élèves et entre étudiants pour maximiser les chances de réussite aux examens.
Sur la formation, mettre en place un Institut Régional du Travail social (IRTS) de plein exercice, ou accroitre les places de l’institut des études en santé, ou encourager les immersions et les stages des agents publics et privés auprès d’autres partenaires régionaux, nationaux et internationaux, etc.
Enfin, la mobilité pourrait être améliorée selon lui, en nouant des partenariats avec des entreprises, des postes diplomatiques, des écoles et des universités reconnues à l’international pour faciliter les parcours de mobilité, en lien, notamment, avec les ministères des outre-mer, des Affaires étrangères et de l’Europe, de l’Education nationale et de l’enseignement supérieur.
Le président de « Le temps d’agir » le dit, « les efforts déployés par l’Education nationale, depuis de nombreuses années, sont considérables », et il a omis de le préciser, le parcours intégral de formation au professorat des écoles qui vient d’être mis en place, participe à la montée en puissance du niveau scolaire en dotant le territoire de titulaires qui vont rester sur place.
Si on a parfois l’impression de relire le projet académique du rectorat, des idées originales sont proposées pour contribuer à élever le territoire, « et offrir à Mayotte les compétences dont elle a besoin pour son développement ».
Consulter le Communiqué LTA plan de renforcement de l’ingénierie mahoraise
A.P-L.