Comores : la France appuie un plan de développement de 15 M€ des cultures de rente

Le projet d’appui aux filières d’exportation et au développement rural (AFIDEV) a été lancé jeudi 16 septembre par le président Azali Assoumani, le ministre de l’Agriculture, Houmed M’saidie, aux côtés du nouvel ambassadeur de France, Sylvain Riquier.

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Le projet lancé vise l’augmentation de revenus et la création d’emplois

La France a débloqué près de 15 millions d’euros pour soutenir les filières de la vanille, du girofle et de l’ylang-ylang avec l’accompagnement de « 50 structures de transformation et de conditionnement », d’après un communiqué de presse.

Le gouvernement français, par le biais de son ambassade à Moroni, a annoncé le déblocage de près de 15 millions d’euros (7,3 milliards de francs comoriens) pour soutenir le développement des cultures de rente, la vanille, le girofle et l’ylang-ylang, les principales produits d’exportation aux Comores. C’est le quatrième projet lancé aux Comores en 2021 par la France dans le cadre de la mise en œuvre du Plan de développement France-Comores (PDFC) doté d’une enveloppe globale de 150 millions d’euros.

Une cérémonie de lancement du projet d’appui aux filières d’exportation et au développement rural (AFIDEV) a été organisée, jeudi 16 septembre, en présence du président Azali Assoumani, de son ministre de l’Agriculture, Houmed M’saidie, et du nouvel ambassadeur de France, Sylvain Riquier.

Les produits de rente représentent près de 10% du PIB

« Ce projet commun, est une traduction concrète de l’engagement du gouvernement comorien qui, à travers le Plan Comores Emergentes, est résolu à mener des actions concrètes qui contribueront à lutter contre la pauvreté surtout en milieu rural », a souligné le président Azali Assoumani. « Notre vision est de faire de l’agriculture, un moteur de croissance et de sécurité alimentaire dans notre pays », a ajouté le président comorien qui a profité, au passage, pour féliciter la France en rappelant que ces projets sont le fruit du partenariat renouvelé entre les deux pays, affirmé à l’occasion de sa rencontre avec Emmanuel Macron le 22 juillet 2019.

Bien que leur part soit faible dans l’économie comorienne (10% du PIB), avec une production moyenne annuelle de 50 tonnes, les cultures de rente nourrissent 47% de la population rurale et ont d’énormes potentialités pour se développer en dépit de structures défaillantes qui peine à se professionnaliser et un faible cadre institutionnel. Il se pose un problème récurrent d’organisation des acteurs. Le projet AFIDEV vise donc à restructure toute la chaîne et à soutenir les jeunes dévoués à ces cultures à bien pouvoir les développer encore davantage.

« Ce projet vise à renforcer la compétitivité des filières agricoles (girofle, vanille et ylang-ylang), à augmenter la quantité et la valeur des exportations tout en garantissant une répartition plus favorable de la richesse produite sur le territoire national », souligne un communiqué de presse.

Aux Comores, les trois produits ne présentent pas le même intérêt chez les habitants en fonction des îles. A Ngazidja (Grande-Comore) par exemple, c’est la vanille qui est en première position, les deux autres produits n’intéressent pas vraiment les agriculteurs contrairement à Ndzuani (Anjouan) et à Mwali (Mohéli) où ce sont le girofle et l’ylang-ylang qui sont les plus cultivés, permettant à de dizaines de jeunes commerçants de développer d’autres activités lucratives dans d’autre secteurs comme l’hôtellerie.

Le président Azali lors d’une visite d’un champ de plantation de vanille

Création d’un Office national des produits de rente

Les autorités comoriennes et la France, à travers l’Agence française de développement (AFD) veulent faire de ces trois produits de véritables sources de richesses à capitaliser pour augmenter les revenus en milieu rural, contribuer à l’amélioration des conditions de vie des ménages et lutter contre la pauvreté. Bien qu’il soit toujours pratiqué de façon artisanale avec des méthodes culturales encore archaïques, le secteur agricole occupe une grande place et contribue à environ 32% du PIB derrière le secteur des services (50% du PIB).

« Le projet permettra de soutenir, en donnant une place plus importante aux femmes, plus de 50 structures de transformation et de conditionnement, de former 1000 structures », selon le communiqué de presse. « Un appui spécifique sera apporté à l’amélioration du climat des affaires par la création d’un Office national des produits de rente » qui doit piloter les politiques de développement des filières par « la transformation et l’amélioration de la qualité des produits et de contribuer à leur reconnaissance internationale ». A ce jour, il existe seulement un Office national de la vanille (ONAV) créée il y a cinq ans.

Pour soutenir la productivité, le projet compte accompagner des activités ciblées dans les Centres ruraux de développement économique (CRDE) mais « financera également les actions de recherche de l’INRAPE (Institut national de recherche en Agriculture, Pêche et Environnement) pour conforter l’attractivité des cultures de rente au sein des exploitations et des coopératives agricoles », toujours selon le communiqué.

L’augmentation de la productivité de ces trois cultures reste le grand enjeu de ce projet AFIDEV. La valeur brute des exportations des trois produits en 2020 est estimée à 8 milliards de francs comoriens (16 millions d’euros) à cause de la Covid-19. Mais en 2019, la valeur des cultures de rente était de 15 milliards de francs comoriens (30 millions d’euros), d’après le rapport 2020 de la Banque centrale des Comores (BCC) publié début août 2021.

A.S.Kemba

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