A Kani-Keli, NAYMA renforce son réseau de salariés en insertion pour nettoyer mangroves et rivières

L'insertion par l'emploi teinté d'écologie est le leit-motiv de l'association Nayma présidée par l'ancienne maire de Chirongui, Roukia Lahadji. Avec un objectif de 204 salariés, l'association déjà installée à Dembéni vient d'inaugurer un nouveau centre à Kani-Keli, confirmant son expansion sur le territoire. Son objectif : le plein emploi et le zéro déchet.

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Les emplois d'insertion sont financés par l'Etat, représenté ce lundi par le préfet à Kani Keli

« Ils veulent travailler dans la sécurité, le transport, le BTP, la mécanique… » La liste égrainée par Roukia Lahaji lors de son discours inaugural ce lundi n’est pas exhaustive mais donne un aperçu de l’avenir possible pour les salariés de son association, NAYMA.

L’association a deux objectifs concordants, l’insertion par l’emploi, et le nettoyage des zones humides fragiles que sont les rivières et les mangroves.  » L’objectif de l’association est d’avoir un double impact, à la fois environnemental et social.  Aujourd’hui on a 68 salariés en insertion sur les mangroves, 77 salariés sur les rivières, avec un objectif de 204 salariés » confirme Emmanuelle Martin, bénévole de l’association vice présidente en charge de l’environnement et de l’insertion à Nayma.

Après l’inauguration de chantiers consacrés aux rivières à Dembéni (et sur toute la Cadema) en mai dernier, l’inauguration de ce lundi concernait plus spécifiquement les mangroves du sud. « L’objectif à terme c’est d’avoir une unité territoriale dans chaque intercommunalité » précise la bénévole.

La méthode est éprouvée. Il s’agit de recruter des personnes éloignées du monde de l’emploi, en raison de difficultés diverses, liées par exemple aux conditions de logement, à l’absence de numéro de sécurité sociale ou autres.

Des centaines de tonnes de déchets ramassés au fil des actions de l’association

« Les salariés sont des gens qui vont rester chez nous entre 6 mois et 2 ans. Ce sont des gens éloignés de l’emploi, on va essayer de lever les freins, familiaux, de logement, de sécurité sociale, tout ce qui peut empêcher à Mayotte de signer un premier contrat d’embauche. »

Nayma leur offre ainsi ce premier contrat, mais aussi un encadrement précieux.

« Dans le cadre des chantiers chacun a des objectifs à mener, ils doivent être à l’heure, avoir une tenue correcte et se comporter correctement avec leurs encadrants, pour avoir demain des bases pour être recrutés dans une société. » Une méthodologie qui n’est pas sans rappeler celle du RSMA, l’uniforme en moins.

« On n’exclut pas une recyclerie type Emmaüs »

« On a aussi des conseillers d’insertion pour les accompagner, et demain les aider à créer une entreprise, trouver une formation ou trouver un contrat à la sortie. On est financés par l’Etat et on a une convention avec des objectifs, notamment 77% de sortie positive, emploi, entreprise ou formation longue durée. Et des objectifs environnementaux, avec des tronçons de rivière ou de mangrove à nettoyer ».

Et pour que les actions ne soient pas un cercle sans fin, les nettoyages s’accompagnent de prévention.

« En termes d’action, il s’agit d’enlever tous les déchets des mangroves et de mener des actions de sensibilisation auprès des riverains, pour expliquer qu’il ne faut pas rejeter et inciter à participer à nos opérations de nettoyage. On voudrait ensuite mener des actions de renaturation, en partenariat avec le parc marin et le conservatoire du littoral. »

Encouragée par cet essor, l’association ne compte pas en rester là, et vise désormais aussi la valorisation des déchets dont certains échappent aux filières de recyclage.

Une action de nettoyage menée à Vahibe a permis de récolter 134 tonnes de déchets

« Une fois que les déchets sont sortis, on les trie. Certains n’ont pas de filière, on pense notamment aux pneus ou aux batteries qui avaient une filière mais n’en ont plus. Là on n’a pas de solution, c’est la collectivité qui les prend en charge » poursuit la vice-présidente. « Mais on ne reste pas inactifs pour autant, on souhaite développer ce volet environnemental, on a répondu à plusieurs appels à projet au niveau national, on espère avoir des retours positifs pour être acteurs du développement de ces filières. L’idée, c’est un problème, une solution. On n’exclut pas une recyclerie type Emmaüs. Ca se fait sur d’autres territoires il n’y a pas de raison que ça ne se fasse pas sur le territoire mahorais. »

Y.D.

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