Un emploi créé et c’est tout un système qui se met en marche. Patrick Bonfils, directeur de la direction de la Jeunesse et des Sports et Anchya Bamana, maire de Sada et présidente de l’union départementale des CCAS de Mayotte (UDCCAS) ont signé une convention aux conséquences bien concrètes. Il s’agit de permettre à la toute jeune association de recruter un chargé de développement. Ce coordinateur, dont la fiche de poste était prête ce vendredi, aura pour mission de faire monter en puissance les CCAS de Mayotte.
« Un CCAS est un endroit au service des publics qui ont une question et qui doivent y trouver une première réponse » note Patrick Bonfils. « C’est ça le principe d’un CCAS. Or, dans certains CCAS, la réponse n’est pas là où on l’attend (…) Si certains assurent déjà leurs missions, d’autres sont un peu en panne » . Et c’est logique, puisque tous les centres communaux d’action sociale ne partent pas de la même ligne de départ. Le premier créé à été celui de Pamandzi en 2008. Ceux de Chiconi ou Kani-Keli en revanche viennent seulement d’être inaugurés. C’est dire le travail qui reste à faire.
Or, la mission des CCAS est vitale dans un département comme Mayotte où les difficultés sociales sont omniprésentes. « Il est primordial que ce réseau soit structuré pour assurer la mission de premier relais social de proximité, les CCAS sont en première ligne dans les difficultés sociales du territoire, et elles sont nombreuses » poursuit le chef de service.
La personne qui pourra être recrutée grâce à un chèque de 60 000€ de l’Etat aura à charge de « créer un réseau », de constituer pour les CCAS « un centre de ressource des bonnes pratiques », d’évaluer le travail des CCAS, car « c’est bien de donner des moyens, mais il faut voir pour quel résultats » reprend Patrick Bonfils. Il s’agira aussi de coordonner l’action des CCAS. Selon lui, cette subvention n’est qu’un début. « Le budget d’action sociale à Mayotte est bien en dessous des budgets en métropole, il faut montrer aux Parisiens ce qu’est la réalité à Mayotte, que la pauvreté de nos quartiers ne soit pas pour eux une abstraction de chiffres. Depuis 2 – 3 ans, Mayotte est regardée différemment, nos besoins sont écoutés assure-t-il. »
Pour Anchya Bamana, il sera « difficile d’impulser l’action des CCAS avec le seul bénévolat des élus », soucieuse de créer « une dynamique au niveau départementale », elle émet le souhait que chaque commune puisse mener à bien sa mission d’interlocuteur privilégié pour toutes les questions de ses habitants. Il ne s’agit donc pas d’uniformiser les actions ni de surveiller ce qui sera fait, mais bien de s’assurer de coller aux besoins propres à chaque collectivité tout en donnant « des billes » pour que ça marche au mieux. De l’ingénierie en somme.
Y.D.