«Si c’était possible, je vivrais sous l’eau»

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Le collège de Dzoumogné vient de passer la porte d’entrée du monde du silence. Le programme de plongée qui touchait les 4ème et 3ème va s’étendre à l’ensemble de l’établissement, et pourquoi pas de l’île.

Futurs descendants de Jack Pass
Futurs descendants de Jack Pass

Dès l’année dernière, la principale Jacqueline Péquignot avait initié la découverte de la plongée, «un pack-découverte en palme, masque, tuba pour 12 élèves de 4ème, entièrement financé par le collège». A l’issue, un élève, Doifir, émet le souhait que l’ensemble des collégiens en profite. La proviseur contacte alors le vice-rectorat dans le cadre de son projet d’action culturelle, la Direction de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion sociale (DJSCS) : «toutes les portes se sont ouvertes une à une».

Dans un premier temps, il s’agit de faire passer le niveau 1 de plongée aux 12 élèves de 3ème ayant pratiqué l’initiation l’année précédente. Il est financé à hauteur de 2.800 euros par la Fédération française d’études et de sports sous-marins (FFESSM) dont le président Jean-Louis Blanchard était présent lors de la remise des diplômes. Le vice-rectorat et la DJSCS ont pris en charge les baptêmes de plongée, et les «packs découverte».

Les fantômes du lagon

Gilles Jugel et Doifir, une passation de témoin
Gilles Jugel et Doifir, une passation de témoin

Gilles Jugel, le moniteur de Maji club qui a suivi les élèves de novembre 2013 à avril 2014, a développé un contact privilégié avec chacun d’entre eux, «certains ont la même peur de l’eau que moi à mes débuts, tous se sont surpassés pour valider le niveau». Une crainte du lagon qui est commune selon lui à tous les îliens : «c’est un mélange de méconnaissance et de croyances. Le lagon est un garde manger, pas un synonyme de découverte».

Qu’ils s’appellent Anfane ou Youslat, les élèves présents avouent leur peur primitive, qui s’est dissipée au fil des huit plongées sur la passe en S, «des sensations merveilleuses, les découvertes des tortues, des oursins», mais c’est Doifir qui a trouvé sa passion, «c’est tellement merveilleux que je n’avais plus envie de sortir, si je pouvais, je vivrais sous l’eau!» Il a déjà en ligne de mire la journée portes ouvertes des métiers de la mer.

Le projet a déjà pris de l’ampleur, « les 6ème cette année ont tous appris à nager, les 5ème devraient commencer en PMT (palmes, masque, tuba), les 4ème poursuivre le pack découverte et la reconduite du niveau 1 en 3ème avec une pratique du kayak»… la principale décline son «projet lagon».

La plongée facteur de réussite

Jean-Louis Blanchard, la touche nationale
Jean-Louis Blanchard, la touche nationale

Car Jacqueline Péquignot n’a pas à se forcer pour prouver que le projet est fédérateur pour la réussite des élèves, «il n’y avait plus d’absentéisme scolaire l’année dernière chez nos 4ème qui suivaient ce programme, et cette année, ils ont pris confiance en eux».

Une déception pour Gilles Jugel, «l’absence du Parc Naturel Marin qui était pourtant invité à fêter cette réussite pour les élèves».

L’ambition de l’établissement devra être suivi par les acteurs, «c’est une expérience pilote, nous ne pouvons financer ainsi tous les collèges de France», expliquait Jean-Louis Blanchard, qui envisage plutôt des randonnées subaquatiques, «des ‘rando-sub’ de découverte en palmes, masque et tuba de la faune et la flore, aidés par nos éventuels partenaires Scubapro, Beuchat ». Le vice rectorat et la DJSCS sont partants.

Le président de la FFESSM en est à son 14ème séjour à Mayotte, «j’adore cette île», confie-t-il dans la chaleur de son accent méditerranéen. Il y reste jusqu’au 3 mai.

Anne Perzo-Lafond

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