L’opération telle qu’elle avait été envisagée d’une distribution de la collation scolaire encadrée par l’armée a été annulée ce jeudi soir dans la soirée. Officiellement en cause, la crainte de gros rassemblements vecteurs de contamination, « des élus qui étaient partenaires, nous ont dit qu’ils n’étaient pas sûrs de maitriser le flux », nous rapporte le sous-préfet chargé de la cohésion sociale, Jérôme Millet, qui supervisait l’opération. Pour lui, la méthode retenue n’était pas adaptée, « choisir les élèves inscrits à la Prestation d’Aide à la Restauration Scolaire, la PARS, c’était prendre le risque de passer à côté de ceux qui sont vraiment en besoin. Certains bénéficiaires sont issus de famille qui ont les moyens, quand d’autres qui n’ont rien, n’y sont pas inscrits ». Dommage que la réflexion n’ait pas été menée en amont.
La collation comprenant entre autre un sandwich, une barre de céréales et un produit laitier, stockée chez Panima, doit maintenant être distribuée, sous peine d’être perdue. Ce jeudi soir, la préfecture a donc changé son fusil d’épaule en impliquant les communes et des associations : « Nous avons intégré des communes qui ne figuraient pas sur le dispositif initial, comme Chirongui, et les associations qui vont les épauler. » Les Gardiens du Littoral, Mouvement pour une Alternative Non-Violente (MAN), Mlia Istawi, Solidarité Mayotte, ont ainsi été mise dans la boucle.
Du frais qui ne doit pas partir à la poubelle
Rapportées aux 17 communes, ce sont plus de 1.700 distributions qui doivent se faire dans chacune. « Mais toutes n’ont pas répondu présent », nous informe Jérôme Millet.
A Koungou, le DGS, Alain Manteau, tente de s’organiser : « La préfecture nous a contactée hier au soir à 20h à la suite de l’interrogation des maires sur l’organisation de la distribution. Ils nous ont demandé de nous en charger, mais j’ai très peu de temps pour me retourner ! » Surtout que Koungou déroule actuellement sa propre opération de distribution de panier repas sur 3 jours. « Si on ne veut pas que ça se perde, il faut que je m’organise », maugrée-t-il entre deux coups de fil pour mettre tout ça en place.
Il va donc récupérer 1.600 sachets repas de la collation, en plus des 200 panier repas préparés par la mairie, « et je vais tacher d’organiser la même chose samedi avec 3.000 à 4.000 collations. » La distribution ne se fera plus devant le collège, « nous allons dans les villages, avec ce risque d’avoir tous les déçus du report de distribution de collations, venir en nombre. » La préfecture a donc demandé à l’armée de venir en renfort, « des militaires viennent d’arriver », nous indique Alain Manteau.
Anne Perzo-Lafond
C’est quoi encore cette histoire ? La préfecture de Mayotte et l’Ars sont sérieusement en train de mettre en danger la vie des habitants de Mayotte pour « un sandwich et une barre de céréales ». Les enfants ne mourront pas s’ils ne mangent pas ces conneries mais risquent la contamination du Covid-19 s’ils se rendent dans les lieux de leurs distribution.
Attention à ne pas privilégier la quête du profit d’une société au détriment de la santé de toute une population.
Ma Riyad, l’article dit que cette distribution a été autorisée simplement pour « éviter que les produits ne partent à la poubelle ».
C’est criminel de jouer à la vie des habitants de cette île. Jamais ils n’auront osé ce genre d’initiatives dans aucun autre département.
Pas si sûr…les masques moisis aussi en métropole