Mayotte se prépare pour la journée fériée de l’Aïd-el-Kebir, la fête la plus importante de l’islam, dans une certaine confusion. Plusieurs mosquées comme à Sada ou Mtsapéré commémorent dès aujourd’hui la « fête du sacrifice », à l’image de la métropole ou de la quasi-totalité des pays musulmans. Pourtant, officiellement, la célébration est prévue demain dans le département. C’est d’ailleurs la date de mercredi qu’a retenue la préfecture, suivant l’avis du Grand Cadi, comme jour férié de la « grande fête ».
Cette confusion est liée à la transposition du calendrier lunaire, le calendrier de l’islam, sur le calendrier républicain. L’Aïd-el-Kebir a lieu le 10 du dernier mois du calendrier musulman et marque la fin du hadjj, le pèlerinage sur les lieux sacrés de La Mecque.
Elle célèbre la soumission à Dieu d’Ibrahim (Abraham pour les chrétiens et les juifs) qui accepta d’égorger Ismaël, son fils unique. Selon les Textes sacrés, le sacrifice n’eut pas lieu car au dernier moment, l’archange Gabriel mit un mouton à la place de l’enfant qui eut la vie sauve.
La tradition religieuse musulmane veut que les familles sacrifient un animal pour reproduire le geste d’Ibrahim. C’est naturellement le mouton qui est privilégié mais à Mayotte, la coutume est un peu différente. Dans le département, nombreux sont ceux qui n’ont pas les moyens d’avoir un mouton. Souvent, dans les villages, une personne égorge un zébu et permet à chacun de venir en prendre un ou plusieurs kilos pour sa famille mais aussi pour donner à ceux qui ne peuvent pas se l’offrir.
Quel que soit le jour choisi pour célébrer la fête religieuse, c’est bien demain mercredi qui sera journée chômée. Prenez donc vos dispositions car l’ensemble des services publics, des entreprises privées et la plupart des commerces seront fermés.