La contestation s’est propagée depuis ce week-end à la plupart des classes de l’établissement : les élèves du lycée de Dzoumogné refusent de suivre les cours pour protester contre la matinée de cours du samedi et sur d’autres points dont le repas servi à midi.
Quelques classes seulement travaillent toujours ce lundi selon le responsable de l’établissement, 2 ou 3 sur une trentaine que compte le lycée.
Plusieurs points sont revendiqués, mais c’est surtout la matinée de cours du samedi et la qualité de la collation qui cristallisent la grogne lycéenne.
C’est l’année dernière que, face à la progression du nombre d’élèves, le lycée a décidé d’ouvrir ses portes le samedi, «pour permettre d’ouvrir davantage de sections», précise Didier Drusch, le proviseur. « Nous n’avons pas de journée de récupération », réclament les lycéens. Ils conviennent néanmoins avoir une demi-journée de libre dans la semaine.
La revendication a été portée en conseil d’administration jeudi soir, et a étonnamment gagné les élèves ensuite. Pour le vice-rectorat, rien d’exceptionnel, « en métropole, les lycées sont aussi ouverts le samedi matin ». Peu de chance donc que les élèves soient entendus sur ce point.
Mais ils relèvent une déficience de l’encadrement cette matinée là, « et il n’y a pas d’infirmerie ». En effet, pas manque de locaux, infirmier et assistante sociale sont accueillis dans le collège de l’autre côté de la rue qui est fermé le samedi. « Un dispensaire est néanmoins présent dans le secteur », relève l’encadrement du lycée qui indique qu’un ou plusieurs représentants sont présents le samedi.
Une collation frugale
Autre point de crispation, la collation. « Le riz est encore congelé, et les repas sont peu copieux ! » dénoncent les élèves. Ce repas froid, servi en milieu de journée toute la semaine en dehors du samedi, est accessible moyennant le versement de 30 euros par an, le reste étant pris en charge par la Caisse d’allocations familiales. Si la charge est supportable par l’ensemble des familles, certains jeunes indiqueraient vouloir payer plus pour avoir mieux, « mais cela exclurait de fait les familles les plus pauvres », remarque Didier Drusch.
Ce problème est récurent à Mayotte où une réflexion globale sur la qualité des repas est menée en préfecture. En attendant, les récriminations ne pourront vraisemblablement être portées qu’à la renégociation du contrat avec le prestataire de service à Dzoumogné.
Le mouvement permet d’exprimer d’autres doléances. Parmi elles, le ramassage scolaire par la société Matis, dont la fréquence ne leur permettrait pas d’arriver avant la fermeture des bureaux des sociétés dont ils recherchent les stages, mais aussi les toilettes, dont la partition garçons-filles a été gommée au bénéfice d’un bloc commun, ou encore le matériel d’enseignement déficient. Le vice-rectorat reconnaît la vétusté du lycée, « c’est pour cela qu’il est prévu de le remplacer dans deux ans ».
Une réunion d’élèves délégués se tenait en matinée pour rencontrer ensuite le chef d’établissement.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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