« On voulait tuer le commerçant du SOMACO »

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Un nouveau fait de violence entre jeunes

Les deux jeunes qui ont agressé le gérant de la supérette SOMACO de Bandraboua avaient la ferme intention de tuer. C’est du moins ce qu’ils ont avoué lors de l’enquête. Ils sont tous deux originaires du village.

Les agresseurs sont en détention provisoire
Les agresseurs sont en détention provisoire

C’est l’attaque la plus violente qu’ait connu Mayotte: ce 18 juin, deux jeunes se sont présentés devant la supérette SOMACO de Bandraboua sur le point de fermer. Le gérant, qui les connaît, les laisse pénétrer dans le magasin. Lui et sa femme sont sauvagement attaqués, elle perdra trois doigts, tranchés par un coup de chombo (coupe-coupe), lui sera littéralement scalpé par des coups répétés à la tête.

« Nous avions l’intention de tuer le commerçant pour lui voler sa caisse », avoueront-ils aux gendarmes qui les ont interpellés le lendemain. Un aveu d’une violence rare, qu’ils réitèrent, « nous ne savions pas qu’il y avait sa femme, on voulait le tuer ». Une frappe sans menace apparente, d’après ce qu’il ressortirait de l’enquête.

« Ils n’avaient pas anticipé la présence de la femme du gérant, ni les difficultés qu’ils allaient rencontrer après que la population ait été ameutée », indique le procureur Joël Garrigue contacté par le JDM. Ils sont mis en examen pour tentative de vol à main armé et tentative d’assassinat, et sont en détention provisoire à Majicavo. L’un a 22 ans, l’autre 17. Ils n’avaient aucune condamnation pénale jusqu’à présent.

A Bandraboua, ils sont cependant connus, ont une réputation peu fréquentable. Ils sont tous les deux natifs du village, tous deux français donc, et connaissent les habitants. La mère du mineur, en tant que responsable, a été convoquée, et semblait sidérée par la violence de l’acte, tout en lâchant : « la place de mon fils est en prison. » La société et la justice n’ont pas encore dit où était sa place à elle… Si pour la justice, sa responsabilité commence lors de la commission des actes, la société devra demander des comptes à ces comportements parentaux laxistes qui engendrent des exclus.

Aucun des deux n’avait apparemment d’emploi ou n’était scolarisé.

A.P-L.

Le Journal de Mayotte

 

 

 

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