Alors que les coupeurs de route qui ont sévi à Vahibé et Tsararano ont créé une véritable psychose dans la population, les enquêteurs avancent dans leurs investigations. Vendredi, un homme a été interpellé et placé en garde à vue. La police pense l’avoir identifié comme faisant partie d’une équipe qui a dressé un barrage sur la route à Vahibé ces dernières semaines.
Hier dimanche, il a été présenté à un juge d’instruction qui l’a mis en examen pour vol avec arme et placé en détention. Il a donc dormi à Majicavo la nuit dernière et devrait y rester le temps que les enquêteurs achèvent leurs investigations dans ce dossier.
Les enquêtes continuent et le procureur de la République a demandé aux forces de police et de gendarmerie de travailler ensemble car les barrages érigés sur les deux points chauds du moment -Vahibé en zone police et Ongoujou-Tsararano en zone gendarmerie- pourraient être le fait d’une seule et même bande qui se déplacerait autour de la rivière Kwalé. Par les hauts, la distance entre les deux zones n’est en effet pas si importante.
Malgré le petit nombre d’éléments en possession des enquêteurs, le travail semble donc progresser rapidement.
Une logeuse condamnée à de la prison ferme
Les autres dossiers sensibles du moment sont évidemment liés à l’immigration clandestine. Et c’est un type d’affaire rarement jugé à Mayotte que le tribunal a eu à trancher vendredi. Il s’agit du comportement d’une «logeuse» mise en cause pour avoir permis l’installation de bangas sur un terrain lui appartenant à Cavani, moyennant le versement de loyers (50 euros par mois) et de frais pour l’eau (50 euros) et l’électricité (25 euros).
Au mois de février, une de ses «locataires» s’était rendue à la police pour faire part d’un litige avec cette dame. Les policiers et le parquet avaient alors demandé à la personne de mettre un terme à ses pratiques, lui expliquant qu’elle tombait sous le coup de la loi pour aide au séjour de personnes en situation irrégulière.
Mais au mois de juin, lorsque le procureur et la police se sont rendus chez elle pour s’assurer qu’elle respectait les demandes qui lui avaient été faites, le constat était simple : non seulement les «locations» se poursuivaient mais ils ne concernaient pas 6 bangas comme l’avait expliqué la «logeuse» mais… 16 habitations en tôles.
Pire. Malgré les avertissements, la femme avaient procédé à de nouvelles «locations» depuis le mois de février.
Dans ce type d’affaires, «il était temps de faire quelque chose», reconnait le parquet qui a requis un jugement sévère et l’a obtenu. La femme a été condamnée à 6 mois de prison dont 1 mois ferme, avec mandat de dépôt. La «logeuse» est donc partie pour Majicavo. Elle a également écopé de 7.000 euros d’amende.
RR
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